Des chercheurs ont découvert que le principal composé actif du cannabis (le THC) abîme les microglies du cerveau et expose les adolescents à des risques de troubles cognitifs, dont l’apprentissage, et psychiatriques comme la schizophrénie. Les tests ont été menés sur des souris.
La consommation de cannabis à l’adolescence augmente le risque de troubles cognitifs et psychiatriques comme la schizophrénie. Des chercheurs américains en apportent de nouvelles preuves, en mettant cette fois en évidence le rôle des cellules microgliales – des cellules immunitaires spécialisées du cerveau – dans la médiation des effets néfastes du THC sur le cerveau.
À l’adolescence, ces cellules sont essentielles à la maturation du cerveau liée aux fonctions sociales et cognitives. Les chercheurs estiment que les changements structurels qui interfèrent avec ces cellules peuvent altérer le câblage du cerveau encore en développement des adolescents.
L’étude sur les souris
Des souris adolescentes génétiquement modifiées pour présenter un risque de trouble psychiatrique ont reçu pendant trente jours soit une injection de THC, soit une solution salée. À titre de comparaison, des souris normales ont bénéficié du même traitement.
Après trois semaines de repos, des tests de comportements psychosociaux ont révélé que l’exposition au THC à l’adolescence produit une apoptose (mort cellulaire programmée) microgliale dans le cortex préfrontal. En outre, le phénomène était exacerbé par la prédisposition génétique.
Parmi les souris prédisposées, celles ayant reçu du THC ont obtenu des résultats de mémoire sociale inférieurs de 40 % par rapport à celles auxquelles on a administré la solution saline.
APRÈS DIFFÉRENTS TESTS COMPORTEMENTAUX, L’ÉTUDE A MONTRÉ QUE LES SOURIS EXPOSÉES AU THC PRÉSENTAIENT UNE APOPTOSE MICROGLIALE ACCRUE.
Prudence chez les adolescents
Pour l’heure, les résultats de la recherche publiée dans Nature Communications et menée sur des souris génétiquement modifiées ne peuvent pas être appliqués directement à ce qui se passe dans le cerveau humain.
« Mais les études sur les animaux suggèrent que la consommation de cannabis pendant l’adolescence peut avoir des effets négatifs et durables, avertit Atsushi Kamiya, professeur de psychiatrie et de sciences du comportement à la faculté de médecine de l’université Johns Hopkins.
D’autres recherches sont nécessaires, mais nous conseillons vivement aux adolescents de faire preuve de prudence lorsqu’ils consomment du cannabis. »
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