Guerre Israël-Hamas: les hôpitaux de Gaza, épicentre des combats

L’inquiétude se concentrait, dimanche 12 novembre, sur plusieurs hôpitaux de la bande de Gaza qui fonctionnent dans des conditions très difficiles au milieu des combats féroces entre l’armée israélienne et le Hamas. Et notamment celui d’al-Shifa, le plus grand complexe médical de l’enclave palestinienne.

Selon des témoignages recueillis par l’Agence France-presse, des combats violents ont eu lieu dans le courant de la nuit de samedi à dimanche autour de l’hôpital d’al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza.

Dans un communiqué diffusé cette nuit également, le directeur de l’hôpital a affirmé que le bâtiment était encerclé et que les bombardements se poursuivaient dans les environs : « L’équipe médicale ne peut plus travailler et les corps par dizaines ne peuvent être transportées ou enterrées », déclarait Mohammed Abou Salmiya.

De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiétait, par la voix de son directeur Tedros Adhanom Ghebreyesus, d’avoir perdu le contact avec ses interlocuteurs au sein d’al-Shifa, se disant gravement préoccupée pour la sécurité du personnel de santé, pour les centaines de patients malades et blessés, y compris des bébés sous assistance respiratoires et pour les déplacés qui sont à l’intérieur.

Des bébés morts faute d’électricité
Samedi, Médecins sans frontières (MSF) a annoncé que deux de ces bébés prématurés d’al-Shifa étaient morts après l’arrêt des soins qui leur étaient prodigués en raison du manque d’électricité. Les bébés « sont morts parce que leur incubateur ne fonctionnait plus », a témoigné le Dr Mohammed Obeid, chirurgien de MSF au service néonatal, dans un message de l’ONG sur X.

Ce dimanche matin, le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas a accusé Israël d’avoir détruit dans une frappe aérienne le bâtiment du service des maladies cardiaques de l’hôpital, qui accueille selon lui 650 patients, dont une quarantaine de bébés en couveuse, et 15 000 déplacés.

« Les chars assiègent complètement l’hôpital al-Shifa », a dit Youssef Abou Rich alors que l’armée israélienne qualifie de « fausses » les informations selon lesquelles ses troupes « encerclent et frappent » al-Shifa. Le responsable palestinien n’a pas donné de bilan, et l’armée israélienne n’a pas réagi dans l’immédiat.

L’AFP n’était pas en mesure de confirmer sur place cette frappe mais au moins un témoin présent dans l’hôpital a confirmé des raids et des dégâts.

Samedi, l’armée israélienne avait démenti avoir ciblé l’hôpital al-Shifa, et accusé « des organisations terroristes de la bande de Gaza » de l’avoir touché avec une « roquette mal tirée ». L’armée israélienne indiquait qu’elle aiderait à l’évacuation ce dimanche des bébés prématurés vers un hôpital plus sûr.

Des hôpitaux en passe de devenir « des morgues », alerte MSF
« Si nous n’agissons pas maintenant, si nous n’arrêtons pas immédiatement ce bain de sang avec un cessez-le-feu ou au minimum une évacuation des patients, ces hôpitaux vont devenir une morgue » a alerté l’ONG dans un communiqué ce dimanche.

Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé dimanche, dans un communiqué publié sur X, que l’hôpital Al-Qods était « hors service et plus opérationnel » en raison de « l’épuisement du carburant disponible et des coupures de courant ». L’organisme humanitaire « tient pour responsable la communauté internationale et les signataires de la quatrième convention de Genève responsable de l’effondrement du système de santé et les conditions humanitaires désespérées en résultant ».

Plus de la moitié des hôpitaux de l’enclave palestinienne sont hors service, selon l’ONU.

AFP

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