L’ex-Premier ministre britannique David Cameron nommé aux Affaires étrangères

Sept ans après sa démission pour avoir déclenché le référendum sur le Brexit en 2016, l’ancien Premier ministre britannique David Cameron est de retour aux manettes après un remaniement. Il a été nommé, lundi, aux Affaires étrangères, où il succède à James Cleverly. Ce dernier prend la tête du ministère de l’Intérieur après l’éviction de la controversée Suella Braverman.

Un retour en politique inattendu. L’ancien Premier ministre britannique David Cameron a été nommé, lundi 13 novembre, ministre des Affaires étrangères, a annoncé Downing Street, principale surprise d’un remaniement déclenché par le limogeage de sa controversée ministre de l’Intérieur.

Attendu depuis des mois, un changement du gouvernement semblait inéluctable avec le renvoi lundi de la très à droite Suella Braverman, dont les critiques formulées à l’encontre la police la semaine dernière ont constitué la provocation de trop.

Mais personne n’avait vu venir le retour au premier plan, à 57 ans, de David Cameron, qui avait convoqué le référendum du Brexit et milité pour le maintien dans l’Union européenne, son échec plongeant son parti et le Royaume-Uni dans plusieurs années de déchirements.

Sur X (ex-Twitter), celui qui a été Premier ministre de 2010 à 2016 a dit vouloir mettre son expérience au service des « défis vitaux » du moment, citant « la guerre en Ukraine et la crise au Moyen-Orient ».

« Même si j’ai pu être en désaccord avec certaines décisions en particulier, il est clair pour moi que Rishi Sunak est un Premier ministre fort et compétent, qui fait preuve d’un leadership exemplaire à un moment difficile », a-t-il assuré.

Victime de la victoire du « Leave »
L’ancien chef du gouvernement avait été vu à Downing Street au moment où les médias britanniques annonçaient le départ de Suella Braverman.

David Cameron avait quitté le pouvoir en 2016 après la victoire du « Leave » lors du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, à laquelle il était opposé.

Il n’avait eu d’autre choix que de démissionner, après avoir perdu son pari en déclenchant un référendum à hauts risques sur une question qui déchirait la parti conservateur de longue date.

Afin de pouvoir entrer au gouvernement alors qu’il n’était plus député, David Cameron a été nommé à la chambre haute du Parlement britannique, celle des Lords, selon Downing Street, qui a en outre annoncé que le ministre des Finances Jeremy Hunt était maintenu à son poste.

En quête d’un nouveau souffle
À Downing Street depuis un peu plus d’un an, Rishi Sunak, un ex-banquier d’affaires de 43 ans, avait bien besoin d’un coup pour se relancer. Les législatives prévues l’année prochaine – ou au plus tard en janvier 2025 – approchent et son parti, au pouvoir depuis près de 14 ans, est très largement distancé dans les sondages par les travaillistes.

Les événements se sont précipités la semaine dernière lorsque Suella Braverman, connue pour ses déclarations outrancières, a critiqué la police de Londres dans une tribune au Times, lui reprochant d’autoriser la marche pro-palestinienne qui s’est tenue samedi et l’accusant de partialité.

Outre un coup porté à l’autorité de Rishi Sunak, ces propos ont été considérés comme une atteinte à l’indépendance opérationnelle de la police.

Ces déclarations controversées s’ajoutaient à une série de polémiques ces derniers mois : elle a qualifié les arrivées de réfugiés d' »invasion » et a averti d’un « ouragan » migratoire, et avait plus récemment estimé que certains sans-abris dormaient dans des tentes conformément à un « mode de vie choisi ».

Elle est remplacée au Home Office par le chef de la diplomatie James Cleverly, qui lui-même cède sa place à David Cameron.

AFP

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