Les champions d’Afrique ont largement dominé la Pologne grâce à une superbe prestation collective, au cours de laquelle Idrissa Gueye s’est illustré.
Pour son entrée en matière dans le tournoi, contre l’Argentine, le Sénégal l’avait indéniablement emporté grâce au talent et à la puissance d’Amara Diouf. Face à la Pologne, en revanche, c’est le collectif qui a fait la différence, avec au final un score 4-1 sans appel et de nombreuses solutions trouvées côté sénégalais pour répondre au marquage intense que les Polonais avaient décidé d’effectuer sur le capitaine africain.
Au terme de la rencontre, le sélectionneur Marcin Włodarski, presque résigné, a résumé la situation ainsi : « Nous avions un plan pour neutraliser l’un de leurs joueurs, mais pas les autres. »
Avec un Amara Diouf muselé par le système mis en place par les Polonais, d’autres joueurs sénégalais se sont en effet chargés de porter haut les couleurs du champion d’Afrique.
C’est une après-midi où les Lionceaux de la Teranga ont montré qu’ils avaient les idées et les ressources nécessaires pour pouvoir rêver de marcher sur les pas des deux seuls pays africains à avoir remporté la Coupe du Monde U-17 masculine : le Nigeria – pays le plus titré dans l’épreuve, avec cinq sacres – et le Ghana, deux fois champion du monde à ce niveau.
Auteur d’un triplé, Idrissa Gueye a logiquement été nommé Joueur du match, mais il ne faut pas le confondre avec son homonyme Idrissa Gueye, l’expérimenté milieu de terrain d’Everton passé par Lille et le Paris Saint-Germain, qui a représenté son pays lors des deux dernières éditions de la Coupe du Monde masculine, en Russie et au Qatar.
L’Idrissa Gueye du Mondial U-17 est un avant-centre au profil classique : un numéro 9 à la finition chirurgicale, qui sait bien repérer les espaces et les utilise avec beaucoup de précision pour prendre à défaut les défenseurs centraux adverses.
À Bandung, c’est exactement ce qu’il a su faire. Gueye a inscrit ses buts sous une pluie battante, les deux premiers en devançant son adversaire direct dans les six mètres adverses et le troisième de la tête, mettant fin du même coup à tout espoir de remontada polonaise.
Daouda Diong, un milieu de terrain grand et longiligne dont le jeu exquis rappelle celui de Yaya Touré, a quant à lui contrôlé le rythme de la partie. En zone mixte, il ne tarissait pas d’éloges sur Gueye : « Idri est un très bon joueur. Il est grand et aujourd’hui, il a gagné tous ses duels.
Ses trois buts viennent de là. »
Par ailleurs, avec un Amara Diouf pris dans l’étau polonais, c’est Yaya Diémé qui a pris la baguette de l’animation offensive. Les latéraux sénégalais se sont montrés extrêmement dangereux et promettent de continuer à constituer une menace pour leurs adversaires, à l’image de Diémé sur le flanc droit.
« Je tiens à remercier mes coéquipiers et l’entraîneur. Ils m’ont aidé à réaliser cette prestation », a déclaré Gueye à la FIFA, le trophée de meilleur joueur du match à la main. « Notre style offensif ?
Nous suivons les instructions de l’entraîneur et nous reproduisons exactement ce qu’il nous demande de faire. Nous nous en tenons à ces consignes et nous prenons les matches comme ils viennent. »
Si le Sénégal avait fait ses preuves lors de son entrée en lice face à l’Argentine, son écrasante victoire sur la Pologne l’a désormais propulsé au rang de candidat potentiel au titre.
« On peut gagner le tournoi. En tout cas c’est notre objectif », analyse Diong. Nous ne sommes pas venus ici pour voir du pays. Nous sommes là pour soulever le trophée, mais nous restons lucides. Nous n’avons joué que deux matches. Il en reste encore quelques-uns et c’est sur eux que nous devons maintenant nous concentrer. »
Le prochain sera contre le Japon, en conclusion d’un groupe très relevé, fermement dominé à ce jour par le Sénégal. « Cette prestation n’est pas une fin en soi », ajoute Gueye. « Je veux aller le plus loin possible dans cette compétition, mais nous allons rester humbles et respecter notre statut de champions d’Afrique.
Nous sommes ici pour défendre les couleurs du Sénégal, mais également celles du football africain. »
FIFA
