France : un Soudanais tué par arme blanche à Calais

Un homme de 22 ans, originaire du Soudan, a été tué lundi par arme blanche lors d’une rixe entre migrants à Calais, dans le nord de la France. L’agresseur, qui a pris la fuite, est toujours recherché par la police. Dans le Pas-de-Calais, les exilés survivent dans des conditions dramatiques – qui se sont dégradées avec les intempéries et les inondations de ces derniers jours.

Une rixe a tourné au drame lundi 13 novembre dans le nord de la France. En fin d’après-midi, un Soudanais de 22 ans est mort à Calais. Le jeune homme « aurait reçu un coup par arme à blanche au niveau du cou », a indiqué le parquet de Boulogne-sur-Mer à l’AFP.

Les pompiers sont intervenus sur les lieux, sous le pont Mollien, quai de la Gendarmerie, mais le Soudanais était déjà décédé.

Une enquête, confiée à la police judiciaire de Coquelle et à la police aux frontières, a été ouverte pour déterminer les circonstances de ce drame. Selon le parquet, aucune interpellation n’a eu lieu à ce stade.

L’agresseur est toujours recherché, il a pris la fuite rapidement après avoir porté un coup fatal à la victime, précise Nord littoral.

« Ces incidents sont créés par la politique de non-accueil »
Les bagarres entre exilés sont fréquentes dans cette région. Début août, un jeune Iranien a été hospitalisé en soins intensifs après avoir reçu des coups de couteau par un exilé irakien.

Fin mai déjà, une rixe entre exilés dans le centre-ville de Calais avait fait quatre blessés, dont un grave, hospitalisé pour des blessures à la gorge. Quelques semaines plus tôt, le 1er avril, deux personnes avaient été blessées après une rixe sur le camp de Mardyck à Loon-Plage (commune voisine de Grande-Synthe) : l’une par arme blanche et l’autre par arme à feu. En février, un Irakien était décédé au même endroit, tué par balles.

L’absence de dispositif d’accueil le long du littoral favorise les occurrences de ces drames, aux yeux des associations. « Ces incidents sont créés par la politique de non-accueil en France.

Ils font écho aux expulsions de camps, à la précarisation de ces personnes, à la cohabitation difficile entre migrants », déplorait dès fin 2021 Anna Richel, coordinatrice de l’association d’Utopia 56 à Grande-Synthe, interrogée par InfoMigrants.

Les camps de migrants sous la pluie
Leur quotidien précaire s’est encore aggravé ces derniers jours avec les inondations historiques qui ont suivi la tempête Ciaran dans le nord de la France. Dans les camps, les migrants sont touchés de plein fouet par ces intempéries. Les tentes sont trempées et les sols boueux. Les associations se disent débordées par les appels d’exilés cherchant à « mettre leurs enfants au sec et à l’abri ».

« La situation est absolument catastrophique à Calais.

Les gens, dont des femmes et des enfants, parfois très jeunes, survivent sous des trombes d’eau. On touche le maximum de nos capacités », a une nouvelle fois alerté sur X (ex-Twitter) Juliette Delaplace du Secours catholique.

Les humanitaires regrettent l’absence de mise à l’abri alors que le département subit depuis des jours des fortes pluies, et que les habitants sont évacués de leur habitation.

« Le dispositif d’urgence activé pour la tempête Ciaran [des gymnases avaient été ouverts pour mettre à l’abri une partie des migrants de Calais, ndlr] a permis à 60 enfants et une centaine d’enfant d’être mis à l’abri. Pourquoi l’avoir interrompu alors que les locaux équipés existent et que la météo est toujours aussi mauvaise », s’interroge Médecins sans frontières (MSF).

Mardi, l’état de catastrophe naturelle a été déclarée par le président Emmanuel Macron dans plusieurs départements.

Le lendemain, mercredi 15 novembre, Météo France a placé le Pas-de-Calais en vigilance orange alors que la pluie tombe sans discontinuer depuis deux semaines.

infomigrants

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