Carburants : les prix restent élevés malgré la baisse des cours du pétrole

Essence et gazole se maintiennent à des tarifs importants alors que le baril est redescendu sous les 80 dollars pour la première fois depuis mi-juillet.

Le répit n’aura été que de courte de durée pour les automobilistes… Les tarifs à la pompe demeurent à des niveaux élevés – peu après la baisse liée aux opérations «à prix coûtant» menées par la grande distribution – d’après les calculs de Fig Data, effectués à partir des données publiques du ministère de la Transition énergétique.

Ces prix hauts interviennent dans un contexte économiquement très tendu, avec une inflation à 4% sur l’année en octobre et des perspectives assombries par l’irruption du conflit au Proche-Orient qui fait craindre un nouveau choc pétrolier.

Dans le détail, un litre de sans-plomb 98 coûte en moyenne 1,9247 euro, soit peu ou prou le même prix que la semaine dernière. La tendance est similaire pour le sans-plomb 95 (1,8837 euro) et l’E10 (1,8436 euro). Les trois sont revenus à leur étiage de la fin juillet.

C’est également le cas du gazole (1,8384 euro), dont les prix sont passés sous ceux de l’E10 pour la première fois en un mois et demi, perdant plus de quatre centimes en à peine sept jours.

En résumé, sur l’ensemble de l’année 2023, le tarif du SP-98 a progressé de 1,4%, celui du SP-95 de 2% et celui de l’E10 de 1,8%. Le gazole semble quant à lui être en légère baisse (- 3,6%) par rapport à janvier où il était à l’époque le carburant le plus onéreux du marché.

L’échec de «la vente à perte»

Pour rappel, depuis le 1er mars et jusqu’à la fin de l’année 2023, les prix du gazole et de l’essence sont plafonnés à 1,99 euro dans les stations du groupe TotalEnergies. Un geste réalisé sur demande du gouvernement. 

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a par ailleurs réclamé au pétrolier de prolonger la remise «au-delà du 31 décembre». Une requête acceptée par Total qui appliquera ce tarif toute l’année 2024.

Du côté de la grande distribution, plusieurs enseignes ont annoncé des opérations de vente à prix coûtant, ce qui a un impact plutôt réduit car les marges ne dépassent guère un à deux centimes, selon les syndicats du secteur.

Ces actions interviennent après l’échec de l’autorisation de «la vente à perte». L’exécutif souhaitait en effet que les stations puissent vendre le carburant sous son prix d’achat mais il s’est heurté à un refus net de la grande distribution. Au final, le gouvernement a préféré communiquer sur «près de 120.000 opérations» à prix coûtant jusqu’à fin décembre.

Le pétrole sous les 80 dollars

Les prix à la pompe suivent les évolutions du baril de Brent. Ce dernier a atteint son record annuel au début de l’automne à 96,55$ en clôture à Londres avant de redescendre.

C’était sans compter sur l’irruption d’un nouveau conflit au Proche-Orient, entre le Hamas et Israël, qui a suscité l’inquiétude des marchés et une flambée des prix dans un contexte déjà plombé par les réductions de production saoudienne et russe. Pourtant, le pétrole a connu une semaine de baisse continue, descendant sous les 80 dollars pour la première fois depuis mi-juillet.

Les cours «continuent d’être marqués par la perception que l’économie chinoise va dans le mur, ce qui soulève le risque d’une récession mondiale», a expliqué Phil Flynn de Price Futures Group.

Le baril valait 78,58$ ce vendredi après-midi.

figaro

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