Dix régions françaises sont concernées par l’épidémie de bronchiolite du nourrisson. « Le HuffPost » revient sur les symptômes et les conseils de traitement.
BRONCHIOLITE – Seules deux régions y échappent encore. Cela fait deux semaines que l’épidémie de bronchiolite a gagné le plus gros de l’Hexagone, après une accélération au début du mois de novembre.
Et même si Santé publique France a pointé ce mercredi 15 novembre une stabilisation voire une diminution des indicateurs suivis (passages aux urgences, consultations SOS Médecins), le gouvernement a jugé utile en fin de semaine de rappeler les « bons gestes pour protéger votre bébé ».
#Bronchiolite | L'épidémie de bronchiolite se poursuit sur le territoire 👶
Respectez les bons gestes pour protéger votre bébé ⤵
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— Ministère de la Santé et de la Prévention (@Sante_Gouv) November 17, 2023
La bronchiolite est une infection virale respiratoire qui atteint les petites bronches et qui touche les plus petits. Si elle est en général bénigne, elle touche tout de même 30 % des enfants de 1 mois à 2 ans chaque année. Pour Le HuffPost, le pédiatre libéral Andreas Werner, également président de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), revient sur les signes avant-coureurs qui doivent alerter les parents.
Les signes d’une bronchiolite
« Les enfants atteints d’une bronchiolite ont souvent une toux sèche. C’est le signe le plus simple à surveiller », explique le pédiatre. À cela s’ajoutent d’autres symptômes : une respiration rapide, des difficultés lors de l’expiration qui s’accompagne d’un sifflement, un rhume et parfois de la fièvre. Ces signes peuvent indiquer que votre bébé a contracté la bronchiolite.
Mais le médecin rassure : « Tant que l’enfant dort bien, qu’il mange bien et qu’il joue en souriant, ce n’est pas inquiétant. Même s’il tousse et qu’il a des symptômes. La majorité des bronchiolites ne sont pas graves ».
En revanche, si votre enfant a du mal à manger, cela peut être « un signe de gravité ». Mais si ce symptôme n’est pas accompagné d’un nez qui coule ou de difficultés respiratoires, « il n’y a pas de bronchiolite », assure le médecin.
Autres signes de gravité selon Andreas Werner : « Les pauses respiratoires, les malaises, le fait que le bébé ne mange plus rien… Cela indique qu’il faut se rendre aux urgences. Mais les parents ont très souvent déjà consulté un médecin avant d’en arriver là ».
Les facteurs de risques
Pour réduire les risques pour votre nouveau-né, vous pouvez adopter certains comportements. « Un bébé qui passe son premier hiver en crèche a quasiment 100 % de risques de faire une bronchiolite », alerte le pédiatre qui conseille donc d’éviter la collectivité ou les endroits où il y a du monde, comme les grandes surfaces.
Il liste également certaines mesures similaires à celles du Covid : aérer les pièces, bien se laver les mains et porter un masque quand on est parent ou encore nettoyer tout ce qui a été en contact avec un autre enfant.
Certains sont également plus à risque que d’autres, comme les enfants âgés de moins de 6 semaines. Le pédiatre rappelle que les bébés nés avec un problème ou une maladie grave (cardiaque ou respiratoire par exemple), ou encore les grands prématurés, ont également plus de risques de développer des formes critiques de bronchiolite.
Et quand le bébé a la bronchiolite ?
Andreas Werner glisse également quelques conseils si votre bébé a contracté la bronchiolite. Il recommande de bien lui laver le nez et de fractionner les repas : « Il vaut mieux donner douze petits repas au lieu des six habituels pour un nouveau-né ». Et si vous devez arrêter de travailler pour vous occuper de votre enfant malade, vous pouvez bénéficier de jours de congé dédiés.
L’an dernier, la bronchiolite a été à l’origine d’une épidémie sans précédent depuis plus de dix ans, conduisant des dizaines de milliers de nourrissons à l’hôpital. L’épidémie est pour l’heure moindre qu’à la même époque de 2022 mais plusieurs indicateurs – consultations de médecins libéraux, passages aux urgences – ont accéléré la semaine dernière pour retrouver le niveau déjà élevé de 2021.
L’une des grandes questions est l’effet qu’aura un nouveau traitement préventif, le Beyfortus de Sanofi. Initialement proposé à tous les bébés nés depuis février, il est actuellement réservé aux maternités, dans l’attente de nouveaux stocks.
AFP