Aujourd’hui dans Patient bizarre, l’histoire unique d’une femme dont le cœur s’est arrêté puis est reparti dix fois au cours de sa vie, sans qu’elle s’en aperçoive !
« Les chats ont neuf vies mais cette patiente atteint de cardiomyopathie hypertrophique en a eu dix (jusqu’à présent) ». Voilà comment les médecins du centre médical de Tufts, à Boston, qui ont soigné une retraitée de 62 ans ont choisi de titrer l’article relatant ce cas hors du commun paru en avril dernier.
Il y a presque vingt ans, on détecte à cette femme, âgée alors de 44 ans, une cardiomyopathie hypertrophique obstructive. Cette maladie génétique provoque un épaississement des parois du cœur qui font obstacle à la circulation du sang. Comme beaucoup de cas, elle ne présente pas ou peu de symptômes trahissant la présence d’une anomalie quand cette dernière est détectée.
En revanche, plusieurs membres de sa famille ont été diagnostiqués pour la même maladie et deux de ses frères en sont morts à l’âge de 20 et 34 ans.
UN EXEMPLE DE DAI. IL EST IMPLANTÉ SOUS LA PEAU DU PATIENT À PROXIMITÉ DU CŒUR.
Un cœur sauvé 10 fois de la mort
En effet, si la cardiomyopathie hypertrophique est discrète, le cœur affecté peut s’arrêter à tout moment – un phénomène appelé mort subite cardiaque.
Heureusement, la patiente de 44 ans est la candidate idéale pour la pose d’un dispositif qui prévient justement la mort subite cardiaque, un défibrillateur automatique implantable (DAI).
Quand il détecte une anomalie potentiellement mortelle dans le rythme cardiaque, le dispositif envoie un petit choc électrique pour réguler les battements du cœur. À la différence du pacemaker, le DAI peut aussi soigner les tachycardies (rythme trop élevé) alors que le pacemaker est efficace en cas de bradycardie (rythme trop faible).
Chez la majorité des patients, le DAI détecte et prévient entre un à trois arrêts cardiaques durant sa période d’utilisation, mais dans le cas extraordinaire de cette femme de 62 ans aujourd’hui, il lui a sauvé la vie 10 fois en 19 ans. Un record parmi les patients suivis par les médecins de l’hôpital de Boston.
L’implant lui sauve la vie une première fois 17 mois après sa pose, puis alors que la patiente avait 48 ans, puis à l’âge de 49 ans, deux fois l’année de ses 51 ans, trois fois l’année de ses 54 ans et deux fois à 62 ans. À chaque fois, c’était lors de circonstances tout à fait banales : cinq fois durant son sommeil sans qu’elle s’en aperçoive et cinq autres fois lors d’activités sédentaires durant lesquelles elle a fait malaise.
De tous ces moments où son cœur a défailli, la patiente n’en garde que très peu de séquelles.
À l’âge de 52 ans, elle a dû subir une myectomie septale, c’est-à-dire l’ablation de l’excédant de muscle autour du septum, la zone qui sépare les deux ventricules du cœur. Depuis, elle ne souffre de plus aucun symptôme causé par sa cardiomyopathie hypertrophique obstructive et son implant continue de surveiller les battements de son cœur.
Une croyance populaire veut que les chats aient 9 vies, mais cette dame en a eu 10. Pour le moment.
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