Les autorités indiennes ont réussi mardi à faire parvenir une caméra aux 41 ouvriers bloqués dans un tunnel effondré de l’Himalaya depuis le 12 octobre près de la ville de Dehradun. Après avoir tenté de creuser un passage pour extraire les travailleurs, les secours ont stoppé les opérations par crainte d’un nouvel éboulement et réfléchissent à d’autres options, tandis que les familles s’impatientent.
Des visages flous, mais rassurants. Le département de la communication indien a publié mardi 21 novembre les premières images des 41 ouvriers bloqués depuis dix jours en Inde, dans un tunnel en construction qui s’est effondré. Quelques heures plus tôt, les secouristes avaient annoncé avoir pu acheminer une caméra jusqu’aux hommes pris au piège dans la montagne. Ils seraient « en sécurité », mais leur sauvetage dans l’Himalaya indien s’avère complexe.
Une vidéo diffusée par les autorités locales montre ces hommes, dont la barbe a poussé, dûment casqués et apparemment en bonne santé, se rassembler autour de la caméra, dans la vaste cavité où ils ont réussi à trouver refuge. « Nous vous ferons sortir en toute sécurité, ne vous inquiétez pas », martèle une voix audible sur la bande son de cette vidéo.
La caméra a été acheminée le long d’un tuyau de secours élargi, d’un diamètre de 15 centimètres, par où il est désormais possible de leur faire parvenir des repas chauds.
Les ouvriers sont bloqués sous terre depuis le 12 novembre, jour où le tunnel à la construction duquel ils travaillaient s’est partiellement effondré, sans faire de victime, près de la ville de Dehradun, dans l’État himalayen d’Uttarakhand, dans le nord de l’Inde.
Les secours tâtonnent
Grâce à un premier tuyau étroit, mis en place en urgence, les secours avaient pu très rapidement leur fournir de l’oxygène, de l’eau, de la nourriture et des moyens de communication radio, levant les inquiétudes quant à leur survie immédiate.
Mais la construction d’un conduit de secours permettant d’extraire les ouvriers a dû être interrompue vendredi, par crainte de provoquer de nouveaux éboulements.
Samedi, un responsable a indiqué qu’il était désormais envisagé de creuser un puits de 89 mètres pour tenter de faire sortir ces ouvriers par le haut.
Mais cette alternative fait également peser des risques d’éboulement et une troisième option est à l’étude, selon des médias indiens : forer un conduit depuis l’autre bout du tunnel, à travers la roche encore intacte, sur 450 mètres.
Le sauvetage, une « priorité absolue »
« Nous mettons en œuvre tout ce qui est en notre pouvoir pour les faire bientôt sortir en toute sécurité », a souligné Pushkar Singh Dhami, dirigeant de l’État d’Uttarakhand, assurant dans un communiqué que « tous les ouvriers sont totalement en sécurité ».
Pushkar Singh Dhami a précisé que le Premier ministre Narendra Modi, avec lequel il s’est entretenu, avait ordonné que leur sauvetage devienne une « priorité absolue ».
Parmi les experts étrangers mobilisés, Arnold Dix, président de l’Association internationale des tunnels et espaces souterrains, se veut rassurant. « Ces 41 hommes rentreront chez eux », a-t-il déclaré à l’agence Press Trust of India. « Quand exactement ? Je n’en suis pas trop sûr », a-t-il toutefois reconnu.
La construction de ce tunnel fait partie des travaux d’infrastructure lancés par le Premier ministre indien, notamment pour améliorer l’accès aux zones stratégiques situées à la frontière du grand rival chinois.
AFP