Les pourparlers s’accélèrent, mardi 21 novembre, pour la libération d’otages entre les mains du Hamas en échange d’une trêve dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne poursuit sans répit son offensive contre le mouvement islamiste.
■ Le Hamas assure être proche d’un accord avec Israël pour une trêve à Gaza. « Le mouvement a livré sa réponse aux frères du Qatar et aux médiateurs. Nous nous approchons de la conclusion d’un accord de trêve », a déclaré mardi le chef du mouvement islamiste palestinien Ismaïl Haniyeh cité dans un bref message sur le compte Telegram du mouvement palestinien. Le gouvernement israélien n’a pas réagi dans l’immédiat à ces déclarations.
■ Plus d’une centaine de blessés ont été évacués de l’hôpital indonésien vers le complexe Nasser de Khan Younès, a annoncé le Hamas lundi soir. La veille, une frappe avait tué au moins douze patients dans l’hôpital indonésien, situé en bordure du grand camp de réfugiés palestiniens de Jabaliya, selon le ministère de la Santé du Hamas.
■ Lundi, 28 des 31 bébés prématurés évacués de l’hôpital al-Chifa de Gaza, sont arrivés en Égypte, a annoncé l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
■ Le bilan des bombardements israéliens dans la bande de Gaza a atteint les 13 300 morts depuis le début de la guerre le 7 octobre, dont 5 600 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne. Depuis cette date, plus de 1 200 Israéliens ont été tués. L’armée israélienne fait état de 239 personnes retenues en otage par le mouvement islamiste palestinien.
13h20 : l’hôpital indonésien, dans le nord de Gaza, toujours assiégé, selon le Hamas
Selon le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qidreh, l’hôpital indonésien, dans le nord de la bande de Gaza, est toujours assiégé mardi par les chars israéliens et « 50 morts gisent sur le parvis de l’établissement ».
Il avait indiqué lundi soir que quelque 200 patients avaient été évacués de cet hôpital, mais qu’il restait « encore 400 patients » dans l’établissement où au moins « 12 patients et leurs proches » avaient été tués plus tôt selon lui dans une frappe israélienne.
13h00 : Berlin appelle les musulmans en Allemagne à condamner les attaques du Hamas
La ministre allemande de l’Intérieur a appelé mardi les organisations musulmanes en Allemagne à condamner clairement les attaques lancées par le Hamas le 7 octobre contre Israël, tout en mettant en garde contre tout racisme antimusulmans. « J’attends des organisations musulmanes qu’elles se positionnent clairement et prennent leur responsabilité dans la société », a déclaré Nancy Faeser. « Cela doit être clair, nous sommes aux côtés d’Israël », a-t-elle ajouté.
La ministre a cependant mis en garde : il ne faut pas instrumentaliser le débat contre l’antisémitisme à des fins de racisme antimusulmans. « Nous ne devons pas laisser de place à ceux qui font des musulmans la cause de tous les maux », a prévenu Nancy Faeser.
« Ceux qui créent aujourd’hui un climat hostile aux musulmans sous prétexte de lutter contre l’antisémitisme veulent nous diviser et non nous unir », a martelé la ministre qui s’exprimait à l’ouverture à Berlin d’une conférence de deux jours réunissant des représentants du gouvernement allemand, des organisations musulmanes du pays, des représentants de la communauté juive et des Églises.
La lutte contre l’antisémitisme et le racisme antimusulmans sont les principaux thèmes de cette réunion qui se présente comme un espace de « dialogue » dans un contexte tendu en Allemagne, comme partout en Europe, en raison du conflit entre Israël et le Hamas.
12h04 : [En images] Des soutiens des familles des otages israéliens collent des affichent à Tel-Aviv
11h42 : Deux des prématurés qui devaient être évacués de Gaza sont morts, selon l’OMS
Deux des 33 bébés prématurés qui devaient être évacués de l’hôpital al-Chifa à Gaza sont morts pendant la nuit précédant leur évacuation, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mardi.
Il était prévu que 33 bébés prématurés se trouvant à al-Chifa soient évacués dimanche du plus grand hôpital de la bande de Gaza. « Malheureusement, […] deux de ces prématurés sont décédés durant cette nuit-là en raison du manque de soins », a déclaré un porte-parole de l’OMS, Christian Lindmeier, lors d’un point de presse régulier à Genève.
Sur les 33 prématurés, trois se trouvent encore dans l’hôpital des Émirats dans le sud de Gaza, selon un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), James Elder. Par ailleurs, 28 autres sont arrivés lundi en Égypte en passant par le point de passage de Rafah, la seule issue de Gaza vers l’extérieur qui ne soit pas contrôlée par Israël.
Ils étaient arrivés de l’hôpital d’al-Chifa dimanche et ont fait étape à l’hôpital des Emirats avant d’être sortis du territoire palestinien.
S’exprimant en visioconférence depuis Le Caire, le porte-parole de l’Unicef a indiqué que vingt des 28 bébés évacués en Égypte voyageaient sans leur mère. « Sept mères accompagnées de huit bébés », a-t-il dit, précisant que deux des bébés étaient des jumeaux. L’armée israélienne a affirmé avoir « aidé à faciliter » l’évacuation des bébés d’al-Chifa dimanche.
11h17 : Les négociateurs n’ont « jamais été aussi proches d’un accord », selon le Qatar
Un accord sur une libération d’otages aux mains du mouvement islamiste palestinien Hamas, en échange de la libération de prisonniers palestiniens et d’une « trêve » dans la guerre avec Israël, semble proche, ont annoncé mardi des sources palestiniennes et le Qatar.
Israël n’a pas encore réagi mardi à ces déclarations. Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé lundi soir que son armée « n’arrêterait pas le combat tant que nous n’aurons pas ramené nos otages chez eux ».
Le Qatar, l’Égypte et les États-Unis sont partie prenante aux négociations. Les négociations en vue de la libération des otages sont en « phase finale », a déclaré mardi le ministère des Affaires étrangères du Qatar. « Nous n’avons jamais été aussi proches d’un accord », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Majed Al-Ansari.
10h46 : Au Liban, trois civils, dont deux journalistes, tués par une frappe israélienne
Deux journalistes et un autre civil ont été tués mardi au Liban par une frappe israélienne dans la région de Tayr Harfa, dans le sud, a rapporté l’agence de presse officielle ANI. Celle-ci avait peu avant fait état du décès d’une octogénaire consécutif à une frappe sur le village de Kfar Kika, 60 km plus à l’est.
« Trois citoyens – deux journalistes et un autre civil – ont été tués dans un bombardement ennemi » dans la région de Tayr Harfa, selon l’ANI. La chaîne de télévision libanaise pro-iranienne Mayadeen TV a dans la foulée annoncé que sa correspondante Farah Omar et son cadreur Rabih Maamari avaient été tués « par une frappe israélienne ».
'Israel' deliberately kills Al Mayadeen's crew in South Lebanon
Farah and Rabih, our colleagues, were murdered by an Israeli warplane that fired rockets on their location in South #Lebanon, after they had just finished their live broadcast.#AlMayadeen https://t.co/ybkJKgRuAT
— Al Mayadeen English (@MayadeenEnglish) November 21, 2023
Une octogénaire a été tuée et sa petite-fille blessée mardi au Liban par une frappe israélienne sur le village de Kfar Kila, dans le sud, a indiqué l’agence de presse officielle Ani. « L’aviation ennemie a attaqué des maisons habitées dans le village de Kfar Kila, entraînant la mort de Laïqa Sarhan, 80 ans, et blessant sa petite-fille », a précisé l’Ani. Cette dernière a été transportée à l’hôpital gouvernemental de Marjayoun.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien le 7 octobre, les affrontements entre Israël et le puissant Hezbollah pro-iranien sont quotidiens mais restent en général limités à la zone frontalière. Ils ont fait au moins 92 morts au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah, mais aussi au moins dix civils, selon un décompte de l’AFP. Neuf personnes ont été tuées du côté israélien, parmi lesquelles six militaires, selon les autorités israéliennes.
10h15 : Une « tragédie » sanitaire se profile à Gaza, alerte l’Unicef
Une véritable « tragédie » sanitaire se profile dans la bande de Gaza, en raison du manque de carburant et d’eau, a averti le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) mardi. « S’il n’y a pas assez de carburant, nous allons assister à l’effondrement des services d’assainissement », a déclaré un porte-parole de l’Unicef, James Elder, lors d’un point de presse à Genève, décrivant la situation comme une véritable « tragédie » ou comme une « tempête parfaite » causée par l’apparition de maladies.
« Nous manquons cruellement d’eau. Les matières fécales jonchent les zones densément peuplées. Il y a un manque inacceptable de latrines », a-t-il ajouté.
Le porte-parole a également souligné qu’il était très difficile de pratiquer une hygiène personnelle ou même tout simplement de se laver les mains à Gaza, où Israël a lancé une opération militaire dans la foulée de l’attaque sanglante du 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas. « Si l’accès des enfants à l’eau et à l’assainissement à Gaza reste limité et insuffisant, nous allons voir une augmentation tragique […] du nombre de décès d’enfants », a relevé M. Elder.
1h01 : L’armée affirme avoir encerclé le camp de Jabaliya, près de la ville de Gaza
L’armée israélienne, qui poursuit sa progression dans le nord de la bande de Gaza, a annoncé mardi avoir encerclé le camp de réfugiés palestiniens de Jabaliya.
Elle a affirmé que des frappes aériennes et des drones avaient détruit trois entrées de tunnels « où se cachaient des terroristes » aux abords du camp de Jabaliya.
Ce camp, situé aux portes de la ville de Gaza, là où se concentre depuis plusieurs semaines l’essentiel de l’offensive israélienne, est le plus grand du territoire. Il abrite quelque 116 000 réfugiés.
Lundi, le Hamas avait accusé Israël d’avoir frappé l’hôpital indonésien, situé en bordure de ce camp, faisant douze morts. Selon la chaîne Al Jazeera, l’hôpital est encerclé par les tanks.
09h36 : Comment la France tente de rééquilibrer sa position diplomatique à propos du conflit
La France a annoncé ces derniers jours une série de gestes humanitaires pour la population palestinienne de Gaza.
Paris propose notamment l’hospitalisation d’enfants gazaouis blessés ou malades dans les établissements français.
Dans le même temps, Emmanuel Macron adresse des messages de plus en plus pressants au Premier ministre israélien concernant les victimes civiles et la situation humanitaire catastrophique à Gaza. Nicolas Falez analyse l’évolution de la position du président français.
09h12 : [En images] Distribution d’aide alimentaire à Rafah, dans le sud de Gaza
08h47 : Un sommet extraordinaire des Brics sur la situation à Gaza
Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) n’entendent pas rester les bras croisés face à ce qui se joue dans la bande de Gaza. Ils ont décidé d’organiser ce mardi à 12h TU une réunion virtuelle pour discuter du conflit, explique notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès.
Un sommet extraordinaire sous la houlette du président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui préside actuellement les Brics. Le président russe Vladimir Poutine doit y participer pendant que son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov doit recevoir à Moscou ses homologues de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique.
08h21 : Dix-sept morts dans une frappe sur le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, selon l’agence palestinienne Wafa
Dans la nuit, l’agence de presse palestinienne Wafa a fait état d’une frappe israélienne ayant fait 17 morts et des blessés sur une résidence du camp de réfugiés Nuseirat, situé dans le centre de la bande de Gaza.
07h55 : L’aide au développement européenne en faveur des Palestiniens à l’ordre du jour d’une réunion de la Commission
La Commission européenne se réunit, ce mardi 21 novembre, à Strasbourg en marge de la session plénière du Parlement et parmi les sujets à l’ordre du jour figure l’aide au développement en faveur de la Palestine. Le résultat de la révision de ses aides, suspendues le 9 octobre, 48 heures après les massacres perpétrés par le Hamas, doit être annoncé. Au-delà de cette évaluation somme toute relativement technique, explique notre bureau à Bruxelles, la Commission espère mettre un terme à un feuilleton qui a provoqué des remous avec les gouvernements.
07h30 : Un hôpital de campagne jordanien en renfort dans le sud
Du matériel médical et thérapeutique, des médicaments, 45 couveuses pour bébés prématurés, mais surtout 145 médecins et personnel soignant jordanien de diverses spécialités ont franchi lundi le terminal de Rafah en Égypte, seul point d’entrée dans Gaza qui ne soit pas tenu par Israël. Un hôpital de campagne et des soignants venus de Jordanie sont arrivés lundi à Gaza.
L’objectif : venir en aide aux blessés, comme l’explique l’ancien général des armées jordaniennes, au micro de notre correspondant à Amman en Jordanie, Mohamed Errami : « L’objectif est de mettre en place cet hôpital de campagne privé jordanien pour le sud de Gaza, plus précisément à Khan Younès. Le site comprendra bien sûr un hôpital de campagne intégré mais également un service d’urgence, de médecine interne et de soins intensifs pour les hommes, les femmes et un département spécialement dédié aux bébés prématurés. »
À Gaza, un hôpital militaire jordanien existe déjà depuis une quinzaine d’années dans le nord de l’enclave. Mais avec le déplacement de la population vers le sud réclamé par Tsahal, la Jordanie a décidé de mobiliser ce nouvel hôpital de campagne dans le sud cette fois, près de Khan Younès où la plupart des Gazaouis ont fui les combats, comme l’explique le général : « J’espère que d’ici 48 heures, cet hôpital sera opérationnel.
Le problème maintenant, c’est qu’Israël a demandé à l’ensemble de la population du nord de la bande de Gaza de se déplacer dans le sud et il y a donc une grosse pression sur tous les hôpitaux situés dans le sud. Il est donc devenu très urgent d’envoyer notre hôpital de campagne là-bas ».
À Gaza, il y aurait près de 30 000 blessés dont beaucoup de femmes et d’enfants.
07h07 : Situation toujours tendue autour de l’hôpital indonésien, dans le nord de la bande de Gaza
L’armée a indiqué dans la nuit que ses soldats « continuaient de combattre » dans le nord de la bande de Gaza alors que des sources palestiniennes faisaient état de tensions à l’hôpital indonésien, cible la veille de frappes israéliennes ayant tué 12 patients et leurs proches et fait des dizaines de blessés, selon le Hamas.
Le mouvement islamiste ne cesse de répéter qu’Israël mène « une guerre contre les hôpitaux » de Gaza, dont la quasi-totalité dans le nord du territoire ne fonctionne plus. Israël accuse de son côté le Hamas de se servir des hôpitaux à des fins militaires et d’utiliser les civils qui s’y trouvent comme des « boucliers humains », ce que le mouvement palestinien dément.
La cheffe de la diplomatie indonésienne Retno Marsudi a condamné cette « attaque israélienne […] qui a tué de nombreux civils et est une violation claire du droit humanitaire international ».
D’après des sources hospitalières locales, plus d’une centaine de blessés ont été transférés dans la soirée et la nuit de cet hôpital vers le complexe Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
06h46 : Les conditions de l’accord sur la libération des otages encore incertaines
Les conditions de l’accord restent encore floues. Selon les médias en Israël, une cinquantaine d’otages, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées retenues à Gaza seraient libérées.
Israël remettrait en échange en liberté une centaine de détenus. Là aussi des femmes et des mineurs. Une trêve de trois à cinq jours serait respectée qui pourrait être prolongée avec la libération d’otages supplémentaires.
L’AFP, citant deux sources, évoque pour sa part la libération de « 50 à 100 » otages en échange de « 300 prisonniers » palestiniens en Israël et une trêve de « cinq jours renouvelable ».
Des familles ont pu rencontrer après de nombreuses difficultés le cabinet de guerre à Tel Aviv lundi soir. « Récupérer nos otages est une tâche sacrée et suprême et je m’y engage », a déclaré Benjamin Netanyahu sur le réseau social X, après cette rencontre, sans lever le voile sur les pourparlers et disant avoir échangé « à cœur ouvert » avec les familles.
« Nous n’arrêterons pas les combats tant que nous n’aurons pas ramené nos otages chez eux, détruit le Hamas et veillé à ce qu’il n’y ait plus de menaces venant de Gaza », a-t-il ajouté.
« Nous cherchions des réponses. Nous ne les avons pas obtenues », a déclaré un représentant de ces familles après une rencontre de trois heures.
6h30 : Une trêve proche à Gaza ?
Petite dose d’optimisme, estime notre correspondant permanent à Jérusalem, Michel Paul, ce matin. Elle est suscitée d’abord par cette simple phrase du chef du Hamas : « Le mouvement a livré sa réponse aux frères du Qatar et aux médiateurs. Nous nous approchons de la conclusion d’un accord de trêve », a déclaré mardi le chef du mouvement islamiste palestinien Ismaïl Haniyeh cité dans un bref message sur le compte Telegram du mouvement palestinien.
Et cela après une rencontre avec la présidente du Comité international de la Croix-Rouge Mirjana Spoljaric, consacré aux questions humanitaires liées au conflit armé en Israël et à Gaza, selon le CICR.
« Nous n’avons jamais été aussi proches, nous sommes confiants. Mais il reste du travail. Rien n’est fait tant que tout n’est pas fait », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby. À un journaliste qui lui a lancé la question suivante : « Est-ce qu’un accord de libération des otages est proche ? », le président américain Joe Biden a répondu à Washington : « Je crois ».
On signale également que l’Égypte est entrée avec tout son poids sur les belligérants dans la médiation.
RFI