Allemagne: en pleine crise sur le budget, le pays gèle ses engagements de dépenses

Le séisme budgétaire créé la semaine dernière par un arrêt de la Cour constitutionnelle allemande se poursuit. Soixante milliards d’euros de dépenses ont ainsi été annulés. Le tribunal a estimé que le gouvernement avait pris trop de liberté avec les règles budgétaires. Depuis, la coalition du chancelier Scholz tente d’évaluer les conséquences de cette décision et cherche des solutions. Le ministère des Finances vient d’interdire toute dépense engageant le pays pour les années à venir.

Le gouvernement d’Olaf Scholz traverse sa crise la plus grave depuis son installation, il y a moins de deux ans. La décision de la Cour constitutionnelle, la semaine dernière, de supprimer soixante milliards d’euros de crédits destinés à financer la transition climatique hypothèque l’avenir. Le ministre de l’Économie et du Climat, le vert Robert Habeck, a parlé hier de « conséquences énormes » sur la transformation de l’économie. Les factures d’électricité et de gaz pourraient augmenter d’après lui.

Le ministère des Finances tire la sonnette d’alarme et impose un gel des dépenses pour cette année qui auraient des implications budgétaires pour les années à venir. Le budget courant 2023 n’est lui pas concerné.

Hypothèses
Des auditions au Parlement aujourd’hui avec des experts doivent permettre d’y voir plus clair. Depuis mercredi dernier, de nombreuses hypothèses circulent. Mais les partis de la coalition ont des points de vue divergents. Le parti libéral s’oppose à des augmentations d’impôts que sociaux-démocrates et verts approuvent pour les plus riches. Le FDP a évoqué des coupes sociales qui font bondir ses alliés.

Des subventions pourraient être remises en cause.

Une nouvelle exception au frein à la dette qui n’autorise qu’un déficit maximal de 0,35% du PIB pourrait être décidée. Cela est possible dans des circonstances exceptionnelles. Sont-elles réunies ? Les chrétiens-démocrates ne manqueraient pas à nouveau de saisir la Cour constitutionnelle. Une nouvelle sanction serait une catastrophe pour le gouvernement

RFI

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