Qu’est-ce qu’une radiographie dentaire ? À quoi sert-elle ?

La radiographie dentaire est un examen d’imagerie médicale très fréquent qui permet de recueillir des informations cruciales pour le diagnostic et la prise en charge de nombreux problèmes dentaires. Quelles sont précisément ses indications ? Comment se déroule-t-elle ? Faut-il prendre certaines précautions ? Réponses de la Dre Nathalie Delphin, chirurgienne-dentiste.

Vous vous apprêtez à vous rendre chez le dentiste pour un contrôle de routine ou pour résoudre un problème dentaire spécifique ? Il est très probable que votre praticien ou praticienne vous préconise une radiographie dentaire. Cet examen d’imagerie médicale est bien souvent indispensable pour déceler des problèmes bucco-dentaires, les prendre en charge et évaluer l’efficacité des traitements mis en place.

On fait le point sur ses différentes indications, ses avantages et son mode d’emploi avec la Dre Nathalie Delphin, chirurgienne-dentiste libérale et présidente du Syndicat des Femmes Chirurgiens-Dentistes (SFCD).

Définition : qu’est-ce qu’une radiographie dentaire ?

Une radiographie dentaire désigne une image radiographique des dents, des os de la mâchoire et des tissus environnants obtenue grâce à un appareil de radiographie spécifique qui émet des rayons X. Ces rayons passent à travers les tissus mous, mais sont absorbés à des degrés divers par les dents et les os, ce qui crée une image en noir et blanc détaillée des structures internes de la cavité buccale. Elles sont réalisées par les dentistes, et non par les assistants et assistants dentaires, précise la spécialiste. Et de résumer :

La radiographie dentaire est une aide précieuse au diagnostic, qui permet d’observer des éléments que l’on n’aurait pas pu déceler à l’œil nu. Dre Nathalie Delphin, chirurgienne-dentiste

Radios panoramiques, rétro-alvéolaire, cone beam… Les différents types de radiographies dentaires

Comme le précise la chirurgienne-dentiste, il existe trois principaux types de radiographies dentaires, chacun ayant ses propres spécificités

Les radiographies panoramiques, qui offrent une vue complète de l’ensemble de la mâchoire en deux dimensions, y compris des dents, des sinus et des articulations de la mâchoire. Elles permettent notamment d’évaluer la croissance des dents de sagesse, de déceler des fractures de la mâchoire, ou d’autres problèmes qui affectent l’ensemble de la bouche.

Les radiographies rétro-alvéolaires, qui permettent d’observer une à trois dents à la fois. Elles sont particulièrement utiles pour évaluer la position des dents, l’état des racines, la présence de kystes dentaires ou d’abcès, etc.

Les Cone Beam ou CBCT (Cone Beam Computed Tomography), qui permettent d’obtenir des images 3D détaillées de la bouche et aiguille notamment la planification d’implants dentaires.

Indications : carie, abcès, dents de sagesse… Pourquoi faire une radiographie dentaire ?

Vous l’aurez compris, les radiographies dentaires sont précieuses pour de très nombreuses raisons. Elles permettent aux expert(e)s de réaliser un diagnostic plus juste de l’état de votre bouche et aident à identifier certains problèmes dentaires invisibles à l’œil nu. On peut ainsi :

déceler des caries dans leurs premiers stades, avant qu’elles ne deviennent visibles à l’œil nu ;

déceler des infections dentaires, d’éventuelles fractures ou des abcès dentaires, pour pouvoir aiguiller la prise en charge ;

localiser des dents de sagesse pour déterminer si leur extraction est nécessaire ;

évaluer des problèmes de mâchoire pour diagnostiquer d’éventuels problèmes articulaires temporo-mandibulaires (ATM) ou des fractures de la mâchoire ;

planifier des traitements dentaires, tels que la pose d’implants dentaires, de couronnes ou de bridges ;

L’interprétation d’une radiographie laisse peu de place aux doutes. Elle permet d’infirmer ou de confirmer un diagnostic pré-établi pour mieux en mesurer la gravité ou l’évolution. Dre Nathalie Delphin

Mode d’emploi : comment se passe un examen de radiologie dentaire ?

Les radiographies dentaires sont des examens très courants en dentisterie. Leur déroulement est des plus simples :

Vous serez tout d’abord accueilli(e) par le personnel de la clinique dentaire, qui refera un point avec vous sur le processus et répondra à vos questions éventuelles. Vous devrez peut-être porter une blouse en plomb pour protéger le reste de votre corps des rayons X, alors assurez-vous de porter des vêtements confortables et faciles à enlever.

Avant de procéder à la radiographie, le ou la dentiste discutera de vos antécédents médicaux et de vos éventuels symptômes. Cela permettra notamment de déterminer quel type de radiographie dentaire est le plus approprié.

Vous serez ensuite dirigé(e) vers la salle de radiographie. Selon le type de radio et les aménagements du cabinet, vous devrez rester debout ou vous asseoir sur une chaise spéciale conçue pour maintenir votre tête et votre bouche dans la position requise.

Juste avant de commencer la procédure, on placera une protection en plomb sur votre poitrine et votre abdomen, voire sur votre cou pour minimiser l’exposition aux rayons X.

Une fois correctement installé(e), il est temps de passer à la prise des images. Pour une radiographie rétro-alvéolaire, une petite plaque radiographique sera placée dans votre bouche pour capturer l’image de la zone cible. Pour une radiographie panoramique, vous tiendrez une plaque spéciale devant votre poitrine et l’appareil de radiographie tournera autour de votre tête pour capturer l’image.

Pendant la prise de la radiographie, restez immobile pour garantir des images nettes et précises.

Une fois les radiographies terminées, elles seront développées ou affichées sur un écran et interprétées en temps réel par votre dentiste qui vous exposera tout de suite les résultats. C’est l’occasion de poser des questions et de discuter d’éventuels traitements. 

Combien de temps ça dure ?

La durée d’une radiographie dentaire peut varier en fonction du type de radiographie et du nombre d’images à prendre. En général, une radiographie rétro-alvéolaire ne dure pas plus de deux ou trois minutes et une radiographie panoramique ne dure pas plus de quelques secondes. Les plus « longues » sont les imageries volumétriques par faisceau conique (CBCT), qui peuvent prendre plusieurs minutes.

C’est douloureux ?

Les radiographies dentaires ne sont absolument pas douloureuses, assure Nathalie Delphin. Certaines personnes peuvent toutefois ressentir un léger inconfort pendant la procédure, en raison de la position requise ou de la plaque dans la bouche.

Où faire une radio dentaire ?

Les radiographies dentaires peuvent être réalisées dans des cabinets dentaires ou des centres spécialisés en imagerie dentaire. Les centres de santé communautaires régionaux, les hôpitaux et les centres de soins dentaires spécialisés disposent aussi souvent d’un service de radiologie dentaire.

Faut-il prendre des précautions particulières avant un examen d’imagerie dentaire ?

« La radiographie dentaire ne nécessite aucune précaution particulière : pas besoin d’être à jeun, de porter des vêtements spécifiques ou encore d’avoir recours à une injection de produit de contraste, explique la chirurgienne-dentiste. En revanche, on vous demandera d’ôter vos bijoux (boucles d’oreilles, piercings, etc.), vos lunettes et tout autre objet métallique au niveau de votre tête ou de votre cou, car ils pourraient interférer avec la qualité de l’image.

Avant l’examen, veillez à bien communiquer toutes les informations médicales et dentaires pertinentes à votre praticien ou praticienne, y compris vos antécédents médicaux, vos éventuelles allergies, toute grossesse possible, et tout changement de santé depuis votre dernière visite.

Quels sont les risques et dangers associés à la radiographie dentaire ?

Les radiographies dentaires sont généralement sûres, car elles exposent les patient(e)s à de très bas niveaux de rayonnement ionisant, précise Nathalie Delphin. Pour rappel, une exposition excessive aux rayonnements ionisants peut endommager les cellules et augmenter le risque de cancer. Mais les radiographies dentaires sont bien moins préoccupantes que des scanners, par exemple, et utilisent des doses de rayonnement très faibles.

« Les rayons X sont extrêmement précis, de sorte que la quantité de rayonnement résiduel est réduite au minimum. Et nos équipements sont inspectés tous les ans pour assurer la sécurité de nos patient(e)s, mais aussi la nôtre », ajoute la Dre Delphin.

Les enfants et les femmes enceintes peuvent-ils faire une radiographie dentaire ?

Les enfants peuvent tout à fait réaliser une radiographie dentaire. Les femmes enceintes, elles, sont généralement encouragées à éviter ces examens, en particulier pendant le premier trimestre de la grossesse, car toute exposition aux rayonnements ionisants peut potentiellement nuire au fœtus en développement.

Mais si la radio s’avère nécessaire, il est possible de minimiser les risques grâce au port d’un tablier et / ou d’un collier de plomb (valable également pour les personnes présentant un problème à la thyroïde, par exemple).

Puis-je faire une radio des dents si j’ai un appareil ou un implant dentaire ?

Rassurez-vous, le port d’un appareil dentaire, de bagues ou d’un implant dentaire n’altère en rien la radiographie !

Les radiographies sont des procédures très sûres, courantes et surtout très simples à réaliser. L’irradiation est brève, localisée, très faible, et les avantages diagnostiques l’emportent largement sur les risques potentiels. Dre Nathalie Delphin, chirurgienne-dentiste

Quel est le prix d’une radio dentaire ? Est-elle remboursée ?

En France, le coût d’une radiographie dentaire peut varier en fonction du type de radiographie, de la région et du praticien ou de la praticienne. La plupart des radiographies dentaires sont prises en charge : l’Assurance Maladie rembourse généralement 70 % des frais et les mutuelles peuvent couvrir le restant.

Les radios non-pris en charge sont celles qui sont réalisées dans le cadre de recherches spécifiques. « Une radio pour vérifier qu’il y a la place ou non de poser un implant n’est par exemple pas prise en charge, car l’implant lui-même n’est pas pris en charge par la Sécurité Sociale », note Nathalie Delphin. De fait, n’hésitez pas à demander un devis avant toute intervention !

santemagazine

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