En Australie, l’abattage de milliers de chevaux sauvages par hélicoptère réautorisé par les autorités

A woman holds a placard during a protest over the proposed culling of the horses, in Melbourne on June 2, 2020 as the Victorian state government plans to cull the breed citing the damage caused by the horses to fragile native ecosystems. - The Brumbies are Australian working stock horses who are seen as an important part of Australia's development and history but are now considered by environmentalists and state governments as a feral pest in the national parks where they roam wild. (Photo by William WEST / AFP) (Photo by WILLIAM WEST/AFP via Getty Images)

Avec cette technique de tirs aériens, les autorités de Nouvelle-Galles du Sud veulent diviser le nombre de chevaux « brumby » par six, actuellement estimé à près de 20 000.

La mise à mort des brumbies va reprendre dans le parc national de Kosciuszko, en Australie. Les autorités locales ont approuvé ce vendredi 27 octobre l’abattage depuis des hélicoptères de ces chevaux sauvages dans l’un des plus grands parcs nationaux du pays. Les défenseurs de cette mesure l’estiment nécessaire pour réguler le nombre croissant de brumbies, qui menacent des écosystèmes locaux.

Environ 19 000 chevaux de type Brumby vivent dans le parc du Kosciuszko, dans le sud-est du pays. Mais les autorités de l’État de Nouvelle-Galles du Sud veulent réduire ce nombre à 3 000 d’ici mi-2027.

« Des espèces indigènes sont en voie d’extinction et tout l’écosystème est menacé » à cause du nombre excessif de chevaux sauvages, a ainsi déclaré ce vendredi la ministre de l’Environnement de l’État, Penny Sharpe. Selon elle, l’élimination des brumbies avec des armes à feu, des pièges, ou par transfert, sont des techniques insuffisantes pour réguler efficacement l’espèce.

Des animaux « nuisibles » pour les autorités

Les brumbies sont de fait considérés par les autorités comme des animaux nuisibles car ils augmentent l’érosion des sols, tuent la végétation en la broutant ou la piétinant. Ils provoquent aussi l’effondrement de terriers de certaines espèces, sont en concurrence avec d’autres animaux pour la nourriture et les abris, et rendent aussi les points d’eau insalubres.

Au total, l’Australie abrite jusqu’à 400 000 chevaux sauvages, selon le Conseil des espèces invasives, une ONG australienne qui a salué vendredi la décision de l’État de Nouvelle-Galles du Sud. Le nombre de brumbies dans cet État progresse actuellement de 15 % à 18 % par an, soit bien plus que le nombre de chevaux éliminés par les méthodes d’éradication courantes, ajoute Jack Gough, un porte-parole de cette ONG.

Mais les opposants à l’abattage clament que les chevaux font partie de l’identité nationale australienne. Les brumbies ont été célébrés par l’emblématique poète du bush Banjo Paterson (1864-1941), connu pour sa glorification romantique du monde rural australien. Une équipe de rugby à XV de la capitale Canberra est par ailleurs appelée les « Brumbies ».

Un abbattage cruel pour les associations de protection

La présidente de l’alliance australienne pour les brumbies, Jill Pickering, refuse formellement que cette méthode de mise à mort depuis des hélicoptères soit utilisée. « Je suis vraiment attristée. C’est terrible pour nous et encore pire pour les brumbies », a-t-elle déclaré à ABC Australie. Elle affirme qu’il est « impossible d’obtenir un tir précis » et de tuer instantanément un cheval avec la technique d’abattage aérien.

La méthode avait déjà été brièvement employée en 2000. Plus de 600 chevaux sauvages avaient alors été tués en trois jours. Mais les autorités locales avaient ensuite fait marche arrière devant l’indignation de l’opinion publique.

Robert Borsak, membre de l’Assemblée parlementaire représentant les tireurs, pêcheurs et agriculteurs, a déclaré à ABC qu’il ne voulait pas que le gouvernement fasse mieux que par le passé. « S’ils veulent essayer de les réguler de cette manière [par des tirs aériens], ils doivent s’assurer que cela est fait correctement et qu’ils ne répètent pas les erreurs de l’abattage inhumain qui a eu lieu il y a 23 ans », a-t-il mis en garde auprès de l’audiovisuel public australien.

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