Alors que le PSG s’apprête à affronter Monaco, vendredi, et Newcastle, mercredi, il se trouve en retrait par rapport à ses temps de passage de l’an dernier à la même époque. Parviendra-t-il à maintenir sa forme jusqu’en fin de saison ?
A peine de retour d’une trêve internationale énergivore, qui a laissé Warren Zaïre-Emery sur le carreau jusqu’en 2024, le PSG s’apprête à disputer deux chocs à intervalle resserré. Vendredi 24 novembre, le club de la capitale, leader, reçoit Monaco, troisième de Ligue 1 à seulement trois longueurs derrière lui.
Mercredi, il recevra Newcastle pour l’avant-dernière journée de la phase de groupes de Ligue des champions avec l’obligation de s’imposer.
Inconstants dans leurs résultats mais plus séduisants dans le jeu, où en sont les Parisiens par rapport à l’équipe de la saison passée, dirigée par Christophe Galtier ? Radiographie des 16 premiers matchs des deux équipes.
Trois défaites et des points laissés en route
Le Paris Saint-Germain a pris la tête de la Ligue 1 avant la trêve, quand l’équipe de la saison passée a fait la course en tête dès la première journée. Comptablement, il fait un peu moins bien : avec 27 points, il compte cinq unités de retard sur le PSG de Christophe Galtier (32) après 12 matchs de championnat disputés.
Celui-ci était aussi mieux parti en Ligue des champions, avec huit points en quatre matchs (contre six cette année) dans un groupe certes moins homogène. Surtout, il n’avait pas perdu le moindre match, quand le PSG actuel s’est déjà incliné trois fois (contre Nice, Newcastle et Milan).
Malgré cette différence notable, les statistiques détaillées sont presque équivalentes. Paris marque légèrement moins cette année (36 buts contre 40) mais a terminé plus de matchs en scorant au moins trois fois (9 contre 7). En revanche, le PSG de Luis Enrique a concédé deux fois plus de buts (15 contre 8).
Mbappé attend le réveil des autres attaquants
S’il fallait résumer les différences entre les crus 2022-2023 et 2023-2024, on citerait volontiers le défenseur lorientais Julien Laporte. « Il y a beaucoup plus d’intensité, mais l’an dernier ils avaient des joueurs capables de changer le match à eux seuls », indiquait-il en zone mixte après le premier match de la saison (0-0).
Kylian Mbappé était encore empêtré dans le feuilleton de son vrai faux transfert, et sans son détonateur, l’attaque parisienne piétinait. Avec le recul, la partition parfaite contre l’OM (4-0 sans Mbappé, blessé à la 30e) apparaît comme un mirage sans lendemain, tant le capitaine des Bleus (15 buts toutes compétitions confondues) est le seul buteur régulier, lorsqu’il n’est pas esseulé sur son aile gauche, comme à Milan.
Le fait que son dauphin au classement des buteurs soit le latéral droit Achraf Hakimi (4 réalisations) – très offensif dans ce projet de jeu mais peu habitué à marquer – reflète ce manque de solutions. Les attaquants Randal Kolo Muani et Gonçalo Ramos se partagent le temps de jeu mais pas les buts (respectivement 3 et 2), Ousmane Dembélé attend inlassablement d’ouvrir son compteur, quand Marco Asensio et Bradley Barcola affichent de belles promesses mais ont trop peu joué.
La comparaison avec la saison passée est criante : Mbappé avait certes un peu moins marqué (12 buts), mais Neymar comptait le même total et Lionel Messi (8 buts) détenait aussi une bonne part du gâteau. « J’ai une équipe où tous les joueurs de la ligne offensive peuvent marquer », a toutefois balayé Luis Enrique fin septembre, lorsque l’hypothèse d’une Mbappé-dépendance lui a été soumise.
Un style défini et une nouvelle dynamique
La vérité de novembre n’est pas celle de mars et l’historique récent du PSG en est une preuve tangible. La dynamique solide, parfois même flamboyante de l’automne 2022 a laissé place, les mois suivants, à un marasme matérialisé par une élimination passive dès les huitièmes de Ligue des champions contre le Bayern et par un titre conquis sans gloire.
La trêve d’un mois et demi liée à la Coupe du monde, lors de laquelle Messi et Neymar ont lâché de nombreuses forces, a marqué un coup d’arrêt dans la saison parisienne. Sans ses leaders techniques au sommet, l’équipe manquait alors de « personnalité et de sursaut d’orgueil » d’après les termes de Christophe Galtier après une défaite contre Lyon (0-1) début avril.
« On n’a pas été très consistants l’an passé, a admis le milieu de terrain Vitinha en septembre. On a très bien commencé […], mais après on a vu un PSG moins fort. Cela peut se passer de nouveau ». A ce compte, Luis Enrique mise sur un effectif largement renouvelé cet été, et donc plus frais mentalement. Lucas Hernandez, Milan Skriniar ou Manuel Ugarte n’ont ainsi pas connu les nombreuses désillusions européennes des dernières saisons.
Surtout, ce PSG dispose, cette année, d’un style de jeu particulièrement identifié.
« Je veux 95 minutes de football total, d’intensité maximale, de jeu offensif », commandait le technicien ibérique dès son arrivée. Du genre dogmatique, ce dernier a reconduit les principes de ses expériences passées, à Barcelone ou avec l’Espagne, avec une possession à outrance, quitte à verser dans la stérilité contre des blocs bas, comme à Milan. En repartant de zéro, Paris a dans tous les cas enclenché une nouvelle dynamique et cette nouvelle ligne directrice lui permet de s’appuyer sur quelque chose.
franceinfo