Selon les récentes données du Haut-Commissariat au Plan (HCP), environ 297.000 emplois ont été perdus au Maroc au cours du troisième trimestre de l’année 2023. La principale cause de cette augmentation du chômage réside dans la faiblesse de la campagne agricole, entraînant une diminution des opportunités d’emploi dans le secteur agricole, comme l’a souligné le chercheur en économie Mohamed Jadri.
Interrogé par Hespress, l’économiste a expliqué que « l’inflation a affaibli le pouvoir d’achat, impactant la consommation et forçant de nombreuses entreprises à procéder à des licenciements massifs ». Il a attribué cette hausse du taux de chômage à « une politique monétaire stricte, ayant entraîné une augmentation du taux d’intérêt principal à 3% ».
Selon Jadri, plusieurs facteurs pourraient contribuer à la réduction du chômage au cours de l’année à venir, notamment une saison agricole productive et un soutien accru aux familles dans le secteur du logement, stimulant ainsi l’économie et créant des opportunités d’emploi, particulièrement dans le secteur immobilier.
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L’analyste économique a souligné que « l’effort d’investissement de l’État, atteignant 350 milliards de dirhams, pourrait favoriser la création de petites entreprises, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités d’emploi ». Cependant, il a estimé que « les emplois perdus ne pourront être pleinement remplacés qu’à partir de 2025 ou 2027 ».
Rachid Essari, analyste économique, a qualifié de « significatif » le chiffre annoncé par le HCP, mettant en évidence l’impact majeur sur le secteur agricole en raison des fluctuations climatiques et de certaines défaillances gouvernementales.
Essari a souligné que « le secteur agricole représente jusqu’à 40 % de l’emploi au Maroc », insistant sur la nécessité de repenser les activités et le modèle de travail dans ce secteur pour faire face aux défis structurels tels que l’exode rural, l’urbanisation croissante et le taux de chômage élevé.
L’expert économique a exprimé des doutes quant à « la capacité immédiate du gouvernement à remplacer ces postes en raison de divers problèmes, notamment les fluctuations climatiques persistantes et la sécheresse, susceptibles d’entraîner une nouvelle augmentation des chiffres du chômage ».
hespress