Le gouvernement français au chevet du nickel calédonien

Alors que la COP28 s’ouvre cette semaine à Dubaï, l’un des enjeux sera de parvenir à un accord sur la sortie des énergies fossiles… Du pétrole, du charbon et du gaz qui doivent être remplacés par des batteries électriques notamment. Pour fabriquer ces batteries, cruciales dans la transition énergétique, il faut notamment du nickel.

Un métal qui n’est quasiment pas présent en Europe… sauf en Nouvelle-Calédonie, territoire français d’Outre-mer. Alors que l’Union européenne cherche à renforcer son indépendance en la matière, la production de nickel est dans l’impasse sur l’archipel du pacifique. Le ministre français de l’Économie était sur place ce week-end pour tenter de relancer cette activité.

Sur les trois usines de nickel qui existent aujourd’hui, aucune n’est rentable. Une situation qui dure depuis plus de dix ans.

En cause : une électricité trop chère et défaillante dans l’archipel, ou encore des permis d’exploitation qui n’ont pas été délivrés par les autorités locales, indépendantistes.

Résultat : l’une des usines est totalement à l’arrêt depuis cet été. Et l’actionnaire d’une autre Glencore menace de se retirer en début d’année prochaine si de nouveaux financements ne sont pas trouvés.

Pour autant, l’État ne mettra pas la main à la poche sans garantie de réformes, a expliqué Bruno Le Maire. Il est au micro de nos confrères de Nouvelle-Calédonie la 1ʳᵉ :

« Pour vous donner un chiffre précis, le besoin de financement total s’élève pour les 3 sites industriels à 1,5 milliard d’euros. L’État ne fera pas de chèque. Et l’État ne financera pas des activités industrielles à perte ».

Mais la France est prête à investir, dans les énergies renouvelables par exemple, si et seulement si des engagements sont pris pour rendre la production de nickel rentable.

Parmi les conditions avancées : que les industriels obtiennent de la visibilité à long terme pour leurs permis d’exploitation, ou encore que les groupes miniers investissent dans leurs usines pour produire du nickel utilisable dans les batteries, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui dans deux sites sur trois.

Paris espère qu’un accord soit signé avec les autorités locales et les industriels d’ici à début janvier. Le nickel de Nouvelle-Calédonie pourrait répondre à près de 85% des besoins des usines de batteries électriques françaises en 2030, d’après un rapport publié cet été.

rfi

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