Un rapport de l’Acces, Association des chaînes thématiques, révèle que le piratage de la télévision en France se fait presque à 100 % par IPTV et streaming. Il note aussi que bloquer un site illégal n’a que très peu d’effets.
Le piratage a le vent en poupe en Europe, surtout le streaming illégal de rencontres sportives. Le phénomène pousse d’ailleurs les ligues professionnelles de football à sortir les griffes et à renforcer leurs équipes dédiées. Cette tendance à la hausse fait suite à plusieurs années de baisse régulière, avec comme point de bascule l’année 2020 et la pandémie de COVID-19. Depuis, les chiffres augmentent et la courbe ne semble pas prête à s’inverser de nouveau.
Un nouveau rapport de l’Acess, Association des chaînes thématiques, montre que la France n’est pas en reste à ce niveau.
Premier chiffre : la télévision est piratée à 95 % par IPTV ou par streaming. Dans la majorité des cas, cela passe par des services gratuits, mais pas toujours. 5,1 % des français payent pour accéder illégalement à des chaînes ou des programmes, à hauteur de 63 € par an en moyenne.
Les ventes de ces services illicites représentent un gain 1,06 milliard d’euros pour ceux qui les proposent. En décembre 2022, les pertes dues au piratage pour les ayants droit dans l’Union européenne étaient estimées à 3,21 milliards d’euros.
EN FRANCE, 95 % DU PIRATAGE DE LA TV SE FAIT VIA IPTV OU STREAMING
Si de multiples mesures sont prises pour luter contre le piratage, sont-elles vraiment efficaces ? Peu avant l’été, on apprenait que non, les internautes refusant de payer malgré la fermeture des sites illégaux. Dans l’Hexagone, c’est la même chose.
Le rapport indique que lorsqu’un service pirate disparaît, seuls 7 % des utilisateurs basculent vers une offre légale payante. 47 % trouve simplement un autre site gratuit (41 %) ou payant (6 %), bien qu’illicite. Quand à l’autre moitié (46 %), elle se fait une raison et “abandonne l’idée de regarder le contenu qu’[elle] cherchait à visionner”.
Le chemin est donc encore long pour pousser les consommateurs vers les plateformes légales. Et ce n’est pas les augmentations constantes du prix des abonnements qui vont faire pencher la balance en leur faveur.
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