Le Système des Nations Unies au Maroc s’engage activement dans la campagne mondiale des « 16 jours d’activisme contre les violences fondées sur le genre », qui se déroule du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, au 10 décembre, Journée internationale des droits humains.
Il est impératif de prendre conscience que toutes les formes de violence contre les femmes représentent un fléau pour l’humanité. Cette violence constitue un obstacle à la paix, à la sécurité et au développement durable. Il est temps de s’opposer à toutes les formes de violence et à leurs racines, comme souligné dans le discours de Sima Sami Bahous, Directrice Exécutive de l’ONU Femmes, lors de la commémoration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Sous le thème « Tous UNiS ! Investir pour prévenir les violences faites aux femmes et aux filles », la campagne appelle à une mobilisation mondiale. En mettant l’accent sur l’importance cruciale de financer diverses stratégies de prévention, elle s’aligne sur les objectifs de la 68ème Commission de la condition de la femme de 2024, visant à accélérer l’atteinte de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, notamment par la lutte contre la pauvreté, le renforcement des institutions et le financement dans une perspective de genre.
Dans le cadre de cette initiative, le Système des Nations Unies au Maroc organise, en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, et avec le soutien de l’ARMCDH et la Fondation Hiba, une Semaine du Film sur les Droits des Femmes.
Du 27 novembre au 1er décembre 2023 au Cinéma Renaissance à Rabat, des projections de films et de courts-métrages seront suivies de débats modérés par des membres de la société civile sur les discriminations et violences fondées sur le genre, ainsi que sur la lutte des femmes et des filles pour leurs droits.
Approchée par Hespress Fr, Leila Rhiwi, présidente d’ONU femmes, nous a déclaré qu’aujourd’hui « nous sommes tous unis dans le cadre de la campagne de lutte contre la violence à l’égard des femmes.
Le but de cette année est de concentrer les efforts sur la prévention et l’investissement dans les actions de lutte pour que nous puissions éradiquer les violences car le monde entier malgré toutes les actions menées n’a pas réussi à stopper ce phénomène.
Nous avons besoin davantage de prévention, de prise en charge et de réforme ».
Par ailleurs, l’opération « Oranger le Monde » sera reconduite cette année avec la participation de plusieurs partenaires qui marqueront leurs lieux de travail et leurs espaces numériques en orange, en signe de leur engagement à mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles.
En ce premier jour le court métrage intitulé « si on ne travaille pas on crève de faim » de sa réalisatrice Zhour Bouzidi et le long métrage «derrière les portes fermées » du grand réalisateur marocain Mohammed Ahed Bensouda, étaient au menu.
Chaque présentation révèle les souffrances de la femme marocaine. Accablées par le regard de l’autre, les victimes de violence sexuelle et de harcèlement choisissent le silence.
Pour plus de détails sur ce documentaire, la réalisatrice marocaine, Zhour Bouzid, s’est prêtée au micro de Hespress Fr en déclarant que « ce film met en lumière le combat quotidien des femmes qui travaillent dans le secteur agricole. Essentielles et centrales dans le système de production alimentaire, ces femmes sont pourtant invisibles, inaudibles et proie faciles aux prédateurs ».
Et d’ajouter : « Leurs droits ne sont pas reconnus, elles sont stigmatisées et donc l’objectif de ce documentaire est de mettre en avant à la fois la précarité dans laquelle vivent ces femmes et aussi leur rôle central dans l’économie agricole ».
En ce qui concerne le long métrage »derrière les portes fermées », le chef d’œuvre d’Ahed Bensouda relate la vie de Samira, jeune, belle et ambitieuse, qui mène une vie tranquille avec son mari et sa petite fille.
Le changement de son directeur va chambouler sa vie rose, un prédateur sexuel qui ne voit dans la femme que les courbes de son corps et n’est sensible qu’à l’odeur de son parfum.
Malgré le refus catégorique du protagoniste, le directeur semble décisif et ne compte pas rebrousser chemin.
Ahed Bensouda nous a dévoilés que « derrière les portes fermées » traite d’un sujet sociétal très important, le harcèlement sexuel sous ses plusieurs formes.
« Le but est d’ouvrir un débat sur ce fléau très présent dans la société, le film est produit en 2014, il a parcouru un long chemin au niveau de la distribution dans les salles de cinéma au Maroc, il est le premier au box-office et plus de 120.000 personnes ont vu ce film malgré le nombre diminuant des salles de cinéma au Maroc », ajoute le réalisateur marocain.
Un film avec lequel « j’ai débuté une trilogie autour de la femme au Maroc, en sculptant sa position dans une société en pleine évolution, un film fait avec beaucoup d’amour et de justesse », se rappelle l’artiste marocain.
D’ailleurs, en continuant le combat, « après demain l’avant-première de mon nouveau film « les divorcées de Casablanca » sort dans les salles de cinéma, un film qui braque les projecteurs sur ce débat complexe de la femme marocaine », conclut notre intervenant.
hespress