Programmé du 15 au 17 décembre à Kribi, le premier congrès ordinaire du Parti camerounais pour la réconciliation nationale de Cabral Libii a été finalement interdit à cause de risques de « troubles à l’ordre public ». L’opposant dénonce des « stratégies obscures ».
Annoncé il y un an, à l’issue du deuxième congrès extraordinaire de Ngaoundéré, tenu le 16 décembre 2022, le premier congrès ordinaire du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) va-t-il bien avoir lieu ? Ce 23 novembre, le sous-préfet de l’arrondissement de Kribi II a, en tout cas, décidé d’interdire l’événement, prévu initialement du 15 au 17 décembre dans la cité balnéaire camerounaise.
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Des « dissensions internes à cette formation politique » sont « susceptibles de troubler gravement l’ordre public », peut-on lire dans la décision préfectorale dont Jeune Afrique a obtenu copie. Celle-ci fait suite à la saisine des autorités par des militants frondeurs du PCRN, lesquels souhaitaient contester la légitimité de Cabral Libii et obtenir l’interdiction du congrès de la formation.
« Manœuvres et stratégies de l’ombre »
Une semaine plus tôt, Robert Kona, l’un des fondateurs accusant Cabral Libii d’avoir usurpé son parti politique, avait introduit une plainte contre celui que l’on surnomme le « Macron camerounais » devant le tribunal de première instance du Mayo-Kani à Kaélé (Extrême-Nord). Une audience est prévue le 4 janvier 2024. Contacté, Romain Gouané, proche de Robert Kona et chef de file de la contestation, confie qu’il ne s’agit que d’une première étape, la seconde étant le gel des comptes de l’appareil politique.
De son côté, Cabral Libii dénonce des « manœuvres [et] stratégies de l’ombre », et un possible jeu de certaines élites du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir). Le sous-préfet de Kribi II « a reçu d’énormes pressions politiques et administratives » pour interdire le congrès, croit savoir Armand Okol, secrétaire national du PCRN, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux le 24 novembre.
Cabral Libii ne veut pas s’avouer vaincu. Estimant qu’empêcher la tenue de son congrès pourrait entraîner un « soulèvement populaire » de ses troupes, l’opposant affirme vouloir épuiser toutes les voies et recours pour déjouer les « stratégies obscures » dont il estime être la victime.
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