À mesure que le corps vieillit, le sommeil se fait plus rare et plus perturbé. Une mauvaise nuit peut favoriser chez une population vieillissante l’apparition de troubles de la santé, telles que la dégradation des fonctions cognitive et physique. Pour un sommeil réparateur, la température nocturne est un paramètre essentiel, mais elle n’est pas la même pour tout le monde, que l’on soit jeune ou vieux. À quelle température ambiante idéale, les personnes âgées auraient-elles plus de chance de profiter d’un sommeil réparateur ?
Les experts s’accordent à dire que la température de la chambre à coucher ne doit pas excéder les 20 degrés pour un sommeil de qualité, mais cette recommandation ne concerne pas (forcément) l’ensemble de la population. Les personnes âgées profiteraient, elles, d’un sommeil réparateur lorsque la température nocturne oscille entre 20 et 25 degrés.
Sobriété énergétique oblige, le gouvernement français préconisait l’hiver dernier de limiter la température à 19 degrés dans les logements, voire même à 17 degrés dans les chambres. Une annonce qui a fait grincer des dents, et relancé le débat sur la température nocturne adéquate pour bien dormir.
D’après l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV), la température de la chambre ne doit pas excéder les 20 degrés, et se révèle « optimale » entre 18 et 19 degrés pour dormir. Mais cette recommandation concerne-t-elle vraiment l’ensemble de la population ?
Ce qui favorise un meilleur sommeil chez les personnes âgées
Pas forcément, à en croire une nouvelle étude menée par des chercheurs américains qui s’est attardée sur le sommeil des personnes âgées, et lève le voile sur la température nocturne idéale pour leur permettre de profiter d’un sommeil réparateur.
Au-delà de la nécessité de dormir dans le calme et le noir le plus complet, la température ambiante nocturne compte parmi les facteurs déterminants pour bénéficier d’un sommeil de qualité. C’est la raison pour laquelle une équipe de chercheurs américains a cherché à déterminer la température idéale pour favoriser le sommeil des personnes âgées.
Et pour cause, cette population spécifique manque tout particulièrement d’heures de repos, ce qui peut potentiellement impacter leur santé et leur bien-être. Pour les besoins de leurs travaux, les chercheurs se sont basés sur un échantillon de 50 personnes âgées vivant en communauté, pour lesquelles ont été analysées la durée, l’efficacité et l’agitation du sommeil sur une période prolongée.
DANS UN CONTEXTE DE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, LES PERSONNES ÂGÉES SONT LES PLUS VULNÉRABLES FACE AUX FORTES CHALEURS NOCTURNES ET UN SOMMEIL FRACTIONNÉ, NON RÉPARATEUR, LES AFFAIBLIT DAVANTAGE ENCORE.
À la recherche de la température idéale
Publiées dans la revue Science of The Total Environment, leurs recherches montrent que la qualité de sommeil est dite « optimale » lorsque la température de la chambre à coucher est comprise entre 20 et 25 degrés, et qu’elle décline à mesure que l’air ambiant se refroidit ou se réchauffe. En détail, les chercheurs ont noté une baisse de 5 à 10 % de l’efficacité du sommeil lorsque la température passe de 25 degrés à 30 degrés — ce qui parait dans tous les cas particulièrement élevé.
Attention toutefois, les auteurs de l’étude précisent avoir observé des différences significatives entre les participants quant à la température idéale à instaurer dans la chambre à coucher.
« Ces résultats mettent en évidence la possibilité d’améliorer la qualité du sommeil chez les personnes âgées en optimisant les environnements thermiques domestiques et soulignent l’importance des ajustements personnalisés de la température en fonction des besoins individuels et des circonstances », explique Amir Baniassadi, chercheur à la Harvard Medical School, dans un communiqué.
Si ces résultats peuvent effectivement induire de nouvelles recommandations pour favoriser un sommeil réparateur chez les personnes âgées, ils témoignent également de la nécessité de s’adapter à une époque où les canicules sont de plus en plus fréquentes et intenses, impactant potentiellement le sommeil des populations.
« L’étude souligne l’impact potentiel du changement climatique sur la qualité du sommeil des personnes âgées, en particulier celles dont le statut socio-économique est moins élevé », conclut Amir Baniassadi.
Un constat qui pousse les chercheurs à focaliser leurs futurs travaux sur l’influence du changement climatique sur le sommeil de cette population spécifique afin de mettre en lumière de nouvelles solutions destinées à favoriser un environnement propice au sommeil.
FUTURA