À l’approche des Jeux Olympiques de Paris dans huit mois, la préfecture de la capitale dévoile son dispositif de sécurité. Durant toute la durée des compétitions, la circulation des Parisiens sera particulièrement entravée, puisqu’il sera nécessaire d’obtenir une dérogation pour se rendre dans certaines zones. On fait le point sur toutes les mesures.
Les Parisiens enchaînent les mauvaises nouvelles en lien avec les Jeux Olympiques depuis quelques semaines. Après l’annonce du réquisitionnement des logements étudiants et la hausse spectaculaire du prix des transports en communs durant la période des compétitions, les habitants attendaient avec appréhension l’annonce du dispositif de sécurité.
Dans un entretien avec Le Parisien, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, a dévoilé les contours des mesures qui seront appliqués au cours des JO 2024.
Si l’on s’attendait à une circulation limitée dans les périmètres autour des sites olympiques, on s’attendait moins à ce que la ville entière soit restreinte dans ses déplacements – et encore moins à devoir obtenir une dérogation pour circuler librement dans la capitale. Pourtant, c’est précisément ce qu’a annoncé Laurent Nuñez, précisant qu’il sera nécessaire de présenter un QR code à la police pour se rendre dans certaines zones.
IL FAUDRA S’ENREGISTRER EN LIGNE POUR SE DÉPLACER TRANQUILLEMENT À PARIS DURANT LES JO
Pour bien comprendre comment fonctionnera ce système, il faut noter que 4 périmètres de sécurité ont été définis par la préfecture :
- _à proximité immédiate des sites : seules les personnes accréditées ou possédant un billet sont autorisées
- _périmètre Silt : désigne les zones où “tout le monde est fouillé”. Les riverains ne seront pas concernés “sauf pour la cérémonie d’ouverture et de manière limitée pour quelques sites”
- _zone de circulation rouge : les véhicules motorisés sont interdits de circulation, sauf dérogation
- _zone de circulation bleue : seuls les riverains, les personnes travaillant ou souhaitant se rendre dans un commerce dans cette zone peuvent circuler en véhicule motorisé
La préfecture n’a pas encore dévoilée de carte précise de ces périmètres de sécurité.
Nos confrères du Parisien ont toutefois réalisé leur propre carte en se basant sur les informations obtenues.
Si vous habitez ou souhaitez vous rendre dans une zone bleue ou rouge, il vous faudra donc vous munir d’une dérogation.
Autre précision importante : cette dérogation ne sera obligatoire que sur les temps de compétition, à savoir 2h30 avant le début d’une épreuve et 1 heure après la fin.
Si le dispositif est ressemblant, il n’est donc pas aussi dratique que les attestations de déplacement durant les confinements.
Pour obtenir le document, “il faudra s’enregistrer en amont sur une plateforme numérique en fournissant un certain nombre de justificatifs, de domicile mais pas que”, explique Laurent Nuñez.
Cette plateforme sera disponible courant du mois de mars, avril au plus tard.
Et les personnes n’ayant pas accès à Internet ou celles ayant besoin de se déplacer pour raisons médicales ?
“La ville de Paris, avec laquelle nous travaillons étroitement, a prévu la possibilité d’obtenir un macaron ou justificatif. D’autres collectivités sont sur la même idée de proximité”, précise le préfet.
Les Parisiens vont donc devoir se préparer à préparer leurs déplacements à l’avance pendant les deux semaines que vont durer les Jeux Olympiques. Laurent Nuñez prend notamment l’exemple d’une personne habitant dans une zone bleue, qui devra faire inscrire ses rpches sur la plateforme s’il souhaite les inviter à son domicile.
Quid des commerçants et des restaurateurs ?
“Le principe c’est de laisser ouvert. Mais oui, il faudra justifier du fait qu’on rentre dans le périmètre pour se rendre dans un restaurant et donc, il y aura forcément une inscription sur la plate-forme”. Pas sûr que cela incite les habitants à se rendre dans ces zones pour soutenir l’économie.
Reste enfin le sujet épineux des transports en commun. Comme on pouvait s’y attendre, de nombreuses stations de métro seront fermées le temps des Jeux, en particulier celles les plus proches des sites olympiques. “La RATP et IDFM donneront prochainement des précisions sur ce sujet”, promet le préfet. On a hâte.
Le Parisien