Maurice : A Rivière des Galets, un mur pour lutter contre la montée des eaux

Les effets du changement climatique ne sont pas seulement visibles à Maurice, ils engendrent aussi un nouveau rapport entre les habitants des zones côtières et la mer. Alors que l’érosion impacte de manière significative tout le littoral, à Rivière des Galets, dans le sud de l’île, un mur a été érigé. Il sépare le village de la mer. La montée des eaux constitue un danger notamment pendant la saison cyclonique.

Steffi, dans la trentaine, se remémore avec émotion les premières années de son mariage lorsqu’elle s’est installée à Rivière des Galets. Depuis sa modeste demeure, elle jouissait d’une vue captivante sur la mer. « C’est beau ici, il m’est arrivée de voir des dauphins, des baleines depuis ma nouvelle maison », a-t-elle témoigné à RFI. Cependant, les temps ont évolué.

« Auparavant, ceux qui venaient des autres localités, quand ils nous voyaient vivant face à la mer, ils nous disaient : « Oui, on aimerait bien avoir une maison près de la mer ». Mais maintenant, il y a un mur devant la maison, il faut faire le tour du mur pour voir la mer », a-t-elle renchéri, le cœur meurtri.

A l’en croire, depuis huit ans, un mur sépare en effet le village de la mer. Les modestes villageois ne se réveillent plus en face de l’océan. Maintenant, ils doivent grimper par-dessus le mur ou faire le tour. La montée des eaux a privé les villageois de leur plus grand bonheur ; une vue constante sur la mer. Pour les protéger des submersions fréquentes quand la mer est démontée, les autorités n’ont eu d’autre choix que d’élever une barrière de protection en béton.

Une montée du niveau de la mer de 5,6 mm par an

Assis sur le mur, Daryl, 18 ans contemple l’océan et indique nos confrères de RFI les pierres disposées en contrebas pour atténuer la force les vagues.

« Durant mon enfance, il y avait du sable ici. L’eau n’était pas si proche. On jouait au foot ici, on nageait. Maintenant, les enfants ne peuvent pas jouer ici. C’est dangereux. »

Pour ce qui est des pêcheurs, ils doivent désormais amarrer leur pirogue à l’extrémité du village. Mais Prem, la cinquantaine, ne s’en plaint pas. Au contraire : « Maintenant, c’est mieux qu’avant. Le mur nous protège. Avant, l’eau entrait dans la cour et la maison, partout ».

Signalons que Maurice enregistre une accélération de la montée du niveau de la mer. Elle atteint désormais 5,6 mm par an et dépasse la moyenne mondiale qui est de 3,3 mm. L’érosion impacte toutes des zones côtières, avec certaines régions perdant jusqu’à 20 mètres de plage. Selon Météo Maurice, la température moyenne de l’île, des années 1960 à ce jour, a augmenté de 1,40 degré Celsius.

VivAfrik

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