Angleterre-Ukraine: ce sera l’affiche du dernier quart de finale de l’Euro. A la fin, c’est l’Angleterre qui a gagné! Souvent battus par l’Allemagne, les Anglais ont pris leur revanche mardi à l’Euro (2-0), précipitant la sortie du sélectionneur allemand Joachim Löw et rejoignant les quarts pour défier l’Ukraine, tombeuse in extremis de la Suède (2-1 a.p.).
Voilà les quatre affiches de quarts connues: à l’issue des deux derniers huitièmes de finale mardi, l’Euro de football connaît son top 8, dont ont été éjectés nombre de cadors comme le Portugal tenant du titre ou la France championne du monde.
A Wembley, le choc Angleterre-Allemagne a souri mardi aux « Three Lions », appliqués à défaut d’être créatifs et finalement libérés par deux buts de Raheem Sterling (75e) et du capitaine Harry Kane (86e).
Ce dernier, enfin buteur après un début de tournoi poussif, a hurlé sa joie de trouver enfin les filets adverses, communiant avec les 40.000 spectateurs massés dans les gradins de Wembley.
L’Angleterre disputera donc les quarts de « son » Euro, qu’elle joue quasiment à domicile: après ses trois matches de poules et ce huitième à Londres, elle rêve d’y revenir pour la demie (7 juillet) et la finale (11 juillet) également prévues à Wembley, et de décrocher son premier titre européen.
Löw s’en va
« Les joueurs savent combien c’est difficile. Ils ont les pieds sur terre (…) mais on est venu ici avec un objectif qui n’est pas encore atteint », a prévenu le sélectionneur Gareth Southgate après ce succès historique.
Auparavant, il faudra faire un crochet par Rome, où les « Three Lions » affronteront l’Ukraine, victorieuse de la Suède à Glasgow dans le temps additionnel de la prolongation, à la 120e+1 minute, sur une tête tardive mais providentielle d’Artem Dovbyk! C’est un adversaire qui semble à la portée de l’Angleterre, qui n’a pas pris le moindre but lors de ses quatre premiers matches et a fait parler sa rigueur contre l’Allemagne.
L’ancien attaquant Gary Lineker avait théorisé qu’à la fin, les Allemands gagnent toujours. Mais cette fois, ce sont les Anglais qui ont triomphé de ce classique du football européen qui a laissé nombre d’épisodes marquants, de la finale du Mondial-1966 à la demi-finale de l’Euro-1996… où un certain Gareth Southgate avait raté un tir au but et précipité l’élimination anglaise.
C’est une sacrée revanche pour le sélectionneur anglais, et probablement un crève-coeur pour son homologue Joachim Löw, qui n’a pas réussi à finir en beauté son long mandat avant de passer la main cet été à son ancien adjoint Hansi Flick.
« La déception de cet Euro va rester un moment, on ne peut pas digérer ça en quelques jours, mais je suis certain qu’avec le temps il me restera beaucoup de souvenirs positifs », a commenté Löw.
Après près de 15 ans en poste, « Jogi » Löw sera pour longtemps associé au titre mondial conquis en 2014 au Brésil. Mais sa fin de mandat a été un lent déclin, avec une humiliation dès le premier tour du Mondial-2018 puis une sortie oubliable mardi à Wembley.
« Joachim Löw a marqué une époque. Que ça se finisse comme ça pour lui, c’est très triste », a souligné le capitaine allemand Manuel Neuer.
Mais les Allemands avaient trop de lacunes. Et ils n’ont pas su franchir les quarts, ni les Portugais et les Français d’ailleurs, tous trois issus d’un « groupe de la mort » où chacun d’eux a laissé des plumes. Pour la France, l’élimination subie lundi à Bucarest contre la Suisse au bout d’un match échevelé et d’une séance de tirs au but (3-3 a.p., 5-4 t.a.b.), a ramené sur terre les champions du monde 2018, qui s’étaient peut-être vus trop beaux en clamant avoir « la meilleure attaque du monde ».
« On ne méritait pas plus », a reconnu le sélectionneur Didier Deschamps qui a vécu le premier échec retentissant de sa carrière de sélectionneur débutée en 2012.
Toutefois, cette élimination prématurée ne devrait pas remettre en cause son contrat courant jusqu’au Mondial-2022 au Qatar: « J’ai beaucoup d’affection pour lui, je connais les difficultés du foot (…) Ça tient à tellement peu de choses » a expliqué le président de la Fédération française Noël Le Graët, qui a toutefois reconnu avoir « besoin de discuter » avec le technicien.
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