Le comédien américain est sorti de prison, mercredi. L’annulation du jugement par la cour suprême de Pennsylvanie représente un camouflet pour le mouvement #MeToo. Il s’agit d’un “revirement spectaculaire” dans l’un des procès les plus médiatisés de l’ère #MeToo, souligne le New York Times : le comédien Bill Cosby a vu sa condamnation pour agression sexuelle annulée par la cour suprême de Pennsylvanie, mercredi 30 juin, et a été libéré de prison.
Le créateur de la série The Cosby Show a quitté la prison “en silence”, relate le Washington Post, “réussissant apparemment à ne pas être photographié par les journalistes, qui se sont précipités sur place”. Plus tard, devant chez lui, il s’est présenté entouré de ses avocats et de son porte-parole, sans s’exprimer, formant le V de la victoire avec ses doigts. Il venait de purger trois ans d’une peine de prison fixée à trois ans au minimum et dix ans au maximum, dans un établissement à sécurité maximale situé à l’extérieur de Philadelphie.
Cela fait un mois que Bill Cosby s’est vu refuser une libération conditionnelle pour n’avoir pas voulu participer à des ateliers en prison pour les délinquants sexuels, et maintenant le comédien de 83 ans se promène librement.”
“Lésé”
La cour suprême de Pennsylvanie a jugé mercredi qu’il n’avait pas eu droit à un procès équitable en 2018, lorsqu’il a été condamné pour avoir drogué et agressé sexuellement Andrea Constand, une femme qu’il avait invitée à son domicile en 2004. En cause : “des questions de procédure”, résume le site féministe américain Jezebel.
Le premier procureur chargé du dossier, Bruce Castor, avait incité Bill Cosby à témoigner dans une procédure au civil intentée par la plaignante, en lui promettant que ses déclarations ne seraient pas utilisées en parallèle dans une affaire au pénal. “Cosby a admis avoir donné du Quaalude [un puissant sédatif] à des femmes. Et il a admis avoir eu une relation sexuelle avec Andrea Constand”, retrace Vulture. Plus tard, un autre procureur, Kevin Steele, a utilisé ces dépositions pour le poursuivre au pénal, “ce qui, selon la cour suprême [de Pennsylvanie], constituait une violation du droit de Bill Cosby à ne pas s’auto-incriminer, garanti par le cinquième amendement” de la Constitution américaine, explique le Washington Post. La cour a déclaré que Kevin Steele était tenu de respecter la promesse de son prédécesseur de ne pas poursuivre Bill Cosby.
“Dès l’instant où Cosby a été accusé pénalement, il a été lésé”, a écrit la haute juridiction de l’État à la fin d’un arrêt de 79 pages au sujet du comédien, ajoutant : “Il doit être libéré, et toute poursuite future sur ces accusations particulières doit être interdite.”
“Décevant”
La nouvelle de la sortie de prison de Bill Cosby “a choqué de nombreuses personnes aux États-Unis, en particulier ses accusatrices”, rapporte CNN. Andrea Constand, notamment, a dénoncé une décision “décevante” et “préoccupante”, pouvant décourager celles et ceux “qui cherchent à obtenir justice pour une agression sexuelle dans le cadre du système de justice pénale”. Réagissant dans un communiqué à l’annulation de la condamnation de Bill Cosby pour agression sexuelle, le procureur Kevin Steele a dit être frustré que le comédien ait été libéré “sur une question de procédure qui n’a rien à voir avec les faits incriminés”. Il a ajouté qu’il espérait que la décision ne découragerait pas les victimes de signaler les agressions sexuelles et s’est engagé à continuer à poursuivre de telles affaires.
L’actrice Phylicia Rashad, qui jouait le rôle de Clair Huxtable, la femme de Bill Cosby à l’écran, s’est pour sa part réjouie sur Twitter : “FINALEMENT !!!!”, a-t-elle écrit. “Un tort terrible est réparé – une erreur judiciaire est corrigée !”
“Cosby ayant été la première célébrité à être poursuivie à l’ère de #MeToo, il y aura en fin de compte beaucoup de spéculations sur les conséquences de cette décision sur les affaires futures”, anticipe Vulture. Concrètement, note aussi le site, elle signifie que le comédien “n’est plus tenu d’être inscrit comme prédateur sexuel violent sur le registre des délinquants sexuels”. Et si la cour suprême de Pennsylvanie a écarté toute possibilité de nouveau procès relatif aux accusations d’Andrea Constand, Bill Cosby “pourrait faire l’objet de nouvelles accusations si une accusatrice crédible se présente dans les délais de prescription, qui peuvent varier selon les États”. Dans la foulée de la plainte d’Andrea Constand, une soixantaine de femmes étaient sorties du silence pour dénoncer des agressions sexuelles, voire des viols, remontant aux années 1970 et 1980.
Source: courrierinternational
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