Le procès pour corruption du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a repris lundi, malgré la poursuite de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza. Le dirigeant israélien ne sera pas appelé à la barre dans l’immédiat mais il pourrait comparaître pour déposer dans quelques mois.
En pleine guerre contre le Hamas, le procès pour corruption du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a repris lundi 4 novembre à Jérusalem, environ deux mois après sa suspension due à l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.
Benjamin Netanyahu, 74 ans, répond de corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires – des accusations qu’il récuse.
Dans le dossier de nouveau examiné devant le tribunal de Jérusalem, le dirigeant israélien est soupçonné d’avoir tenté de s’assurer une couverture favorable de la part du site d’informations Walla en contrepartie de faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des centaines de millions de dollars à Shaul Elovitch, qui était patron à la fois du principal groupe de télécommunications israélien Bezek et de Walla.
Dans un autre dossier, il est soupçonné d’avoir reçu de la part de richissimes personnalités de grandes quantités de cadeaux pour environ 700 000 shekels (environ 176 000 euros). Ces pots-de-vin ont pris la forme de cigares, de bouteilles de champagne et de bijoux distribués entre 2007 et 2016.
Parmi ses bienfaiteurs présumés, le nabab israélien de Hollywood Arnon Milchan, producteur de « Brazil », « JFK », « Pretty Woman » et « Tueurs nés » notamment.
Pas de comparution dans l’immédiat
Benjamin Netanyahu est soupçonné d’avoir en retour promu une disposition fiscale qui aurait pu rapporter des millions de dollars à Arnon Milchan. Le ministère des Finances y avait toutefois mis son veto.
Le Premier ministre affirme n’avoir fait qu’accepter des cadeaux d’amis, sans les avoir sollicités, et s’estime victime d’une chasse aux sorcières. Il ne sera pas appelé à la barre dans l’immédiat mais pourrait comparaître pour déposer dans quelques mois, selon la presse israélienne.
Son procès, qui s’est ouvert en 2020, est une première en Israël pour un Premier ministre en exercice. Chef du gouvernement israélien de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021, Benjamin Netanyahu occupe de nouveau le poste depuis les élections de 2022 après avoir constitué une coalition avec des partis ultraorthodoxes et d’extrême droite.
Mais l’attaque du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre, qui a fait 1 200 morts, dont une majorité de civils selon les autorités, puis l’entrée en guerre contre le Hamas, a rebattu les cartes politiques en Israël.
Audiences réduites
Critiqué par son opposition pour n’être pas parvenu à empêcher l’attaque du Hamas, la plus meurtrière depuis la création d’Israël il y a 75 ans, Benjamin Netanyahu s’est vu contraint de former un gouvernement d’urgence et un cabinet de guerre avec son rival, Benny Gantz, ex-ministre de la Défense.
Les deux hommes ont juré d' »anéantir » le Hamas et conduisent dans cet objectif depuis le 7 octobre une campagne dévastatrice de frappes sur la bande de Gaza qui a fait près de 15 900 morts et 42 000 blessés selon le ministère de la Santé du Hamas.
Des responsables politiques proches du Premier ministre ont critiqué la reprise, en pleine guerre, des audiences. Lesquelles seront de toute façon réduites du fait de la mobilisation de réservistes parmi les témoins et les avocats.
AFP