«La protection des femmes migrantes au Maroc et en Espagne : acquis, défis émergents et perspectives d’action» est le thème d’un séminaire international organisé, mardi à Rabat, par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), en partenariat avec l’Observatoire des droits de l’Homme du Barreau de Barcelone (ICAB).
Aligné sur les dynamiques migratoires mondiales, ce séminaire s’inscrit dans une série de discussions actuelles sur les questions de la migration, notamment la protection des droits des femmes migrantes, l’objectif étant d’engager un débat approfondi sur les défis complexes liés à cette question et de proposer des approches concertées et élargies.
Il vise également à analyser les parcours migratoires des femmes entre le Maroc et l’Espagne, en mettant particulièrement l’accent sur les enjeux spécifiques relatifs à leur protection.
S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre, la présidente du CNDH, Amina Bouayach, a souligné que la migration des femmes est généralement associée à des défis spécifiques tels que la discrimination, l’exploitation, la vulnérabilité ou encore la soumission à des réseaux de trafic d’êtres humains, d’où l’importance de ce séminaire qui offre l’occasion de partager les actions de protection et d’identifier les contraintes légales et administratives, ainsi que les défis pour préserver la dignité des femmes, abstraction faire de leur statut.
«Le CNDH est mobilisé pour la consécration des droits fondamentaux des migrants, y compris des femmes, pour garantir l’accès à la justice, l’inclusion socio-économique et la protection sociale», a affirmé Bouayach, réitérant l’engagement du Conseil dans la mise en œuvre de migrations sûres, ordonnées et régulières en vue d’assurer la protection effective des droits des migrants.
Pour sa part, la co-présidente d’ICAB, Erika Torregrossa, a relevé la nécessité d’intensifier les efforts des gouvernements, des institutions et de la société civile pour garantir l’accès des femmes migrantes à la justice et à l’équité, protéger leurs droits et renforcer leur autonomisation, insistant sur l’importance de traiter les migrants sur un pied d’égalité.
Cette rencontre constitue une occasion idoine pour échanger sur les moyens d’intégrer les femmes migrantes aux niveaux professionnel et social, a-t-elle indiqué, soulignant l’impératif d’échanger sur la dynamique du partenariat entre le Maroc et l’Espagne en la matière et de formuler des recommandations et des solutions, notamment juridiques, pour la promotion des droits des femmes migrantes dans les deux pays.
La coopération entre l’Espagne et le Maroc sur les questions migratoires s’est développée au cours des dernières années, s’est, de son côté, félicité le président de la Commission des droits de l’Homme du CICAC (Ordre des Barreaux Catalans), Jésus Sanchez Garcia, relevant que les deux pays ont établi un dialogue et une coopération sur diverses questions liées à la migration en raison des liens géographiques, culturels et sociaux les unissant.
«La présence des femmes dans les processus migratoires s’est accrue au fil des années puisque l’on parle aujourd’hui de féminisation des flux migratoires», a-t-il fait constater, soutenant que les femmes sont le moteur des migrations et contribuent au développement des pays d’accueil et d’origine.
Réunissant des experts du Barreau de Barcelone et du Defensor del Pueblo de l’Espagne et des experts en droits de l’Homme, genre et migration du Maroc et de l’Espagne, cette rencontre facilitera la discussion sur les cadres de protection existants et les défis potentiels. L’objectif est de formuler des recommandations concrètes en vue d’améliorer la situation des femmes migrantes, renforçant ainsi leur protection dans le contexte migratoire entre le Maroc et l’Espagne.
Les sessions du séminaire abordent des thèmes clés tels que les dynamiques migratoires entre le Maroc et l’Espagne, la protection des droits des migrants dans le cadre de ces mobilités, ainsi que les mécanismes judiciaires et extrajudiciaires de protection des droits de l’Homme.
Yabiladi