La Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et son président Samuel Eto’o se retrouvent à nouveau sous le feu des critiques en raison d’une décision impopulaire.
Ce mercredi, la Fecafoot a annoncé la date de remise du deuxième Ballon d’Or camerounais, saison 2022-2023, ainsi que les 30 nommés dont le lauréat sera connu lors de la cérémonie du 16 décembre au Palais des Congrès de Yaoundé. La composition du jury a également été dévoilée. Ce sont les joueurs et entraineurs des première et deuxième divisions camerounaises qui voteront pour le meilleur joueur et la meilleure joueuse locale de la saison. Exit donc les journalistes.
Une première depuis la création de la récompense l’année passée.
Cette décision suscite l’incompréhension de la presse qui estime être plus à même de juger. La raison ? Sa meilleure connaissance du paysage local, de par sa présence dans les stades durant les weekends, par rapport aux joueurs qui ne regardent pas forcément chaque match, sachant que la majorité ne sont pas diffusés au Cameroun. Autres incohérences pointées du doigt : la participation au vote des joueurs nommés – révélant un conflit d’intérêt – et la présence dans la liste de Kamilou Daouda, alors que ce dernier a passé l’ensemble de la saison sur le banc de Coton Sport de Garoua, selon la presse.
💠 La cérémonie du ballon d’or camerounais aura lieu le 26 décembre prochain au palais des congrès à Yaoundé.
Qui est votre favori ? 🇨🇲🏆pic.twitter.com/Ftud6nLigY
— 𝗝𝗼𝘂𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗰𝗮𝗺𝗲𝗿𝗼𝘂𝗻𝗮𝗶𝘀 🇨🇲🦁 (@JoueursCMR) December 3, 2023
La presse cartonne la Fécafoot
À l’occasion d’une tribune, le journaliste Gérard Elle a poussé un énorme coup de gueule. « Le Ballon d’Or (camerounais, ndlr) c’est comme au quartier. Il faut le médiatiser. Il faut trouver quelqu’un qui peut prendre ce Ballon d’Or pour mieux le médiatiser. On ne dit pas que le vote est public. Ce n’est pas le meilleur danseur de l’année ou le meilleur hip hop de l’année. On cherche les journalistes, les gens qui partent au stade », a-t-il tancé avant de poursuivre.
« J’ai même vu les jurys. Comment on prend des gens pour être jurys alors qu’ils ne partent pas au stade ?
D’autres ne connaissent même pas ces joueurs. Ils y sont sur quelle base ? Je peux mettre les jurys à défi de me donner les statistiques de n’importe quel joueur. Ils ne pourront pas. Ils sont donc jurys sur quelle base ? Les gens vont voter au quartier alors qu’ils ne vont même pas au stade. Or, il y a les journalistes qui vont au stade, il y a les consultants qui partent au stade, il y a des amoureux du football qui partent au stade et qu’on peut répertorier pour constituer le vote.
Là, ça permet que le Ballon d’Or soit crédible. Et quand ce Ballon d’Or est crédible, il vaut donc de l’or. » Voilà qui ne va pas arranger les rapports entre Eto’o et une partie de la presse locale…
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