Le nouveau bébé d’OpenAI, en coopération avec GitHub, permet de générer du code en fonction du contexte pour aider un développeur en temps réel, bien au-delà de la simple autocomplétion.
À chaque fois que le nom d’OpenAI ressort quelque part, on s’attend à ce qu’ils nous présentent les bases d’un nouveau système ou un concept novateur. Cette fois ne fait pas exception : en coopération avec la plateforme GitHub, ses équipes viennent de présenter Copilot. Accrochez-vous bien : cet outil entrainé sur des milliards de lignes de code est capable d’analyser un programme informatique, d’en déduire la fonction, et de générer davantage de code correspondant pour l’améliorer !
Le CEO de GitHub, Nat Friedman, explique dans un billet que ce système a été conçu sur le principe de la programmation en binôme. Dans cette organisation de travail, deux programmeurs travaillent en duo. Le premier (le conducteur) rédige le code, tandis que l’autre observe, corrige, suggère, et assiste le premier en direct. L’objectif est simple : minimiser les erreurs et maximiser la cohérence du code en faisant appel à un deuxième cerveau. Avec Copilot, plus besoin d’un collègue en chair et en os : c’est le programme qui gère.
Une machine à suggestions très élaborée
Pendant l’écriture, il suggère différentes alternatives que l’utilisateur peut valider, ou non. Fidèle à la réputation d’OpenAI, Copilot s’adapte aussi aux habitudes d’écriture de son binôme humain. Par souci de cohérence, ces suggestions se baseront toujours sur le contexte précis où l’utilisateur travaille.
Mais les applications ne sont pas limitées à la programmation en binôme. Bien au-delà d’un système d’autocomplétion, Copilot peut analyser n’importe quel type d’objet pour formuler ses propositions. Il peut le faire à partir de l’ensemble du code, du nom d’une fonction, ou même.. à partir d’un commentaire.
Parler à l’ordinateur dans sa langue natale
Cette dernière fonction en particulier est certainement la plus hallucinante. Dans leur communiqué, OpenAI présente un exemple où l’utilisateur donne une information textuelle directement dans son IDE, sous forme d’un commentaire écrit texto : “//Détermine si ce texte a une connotation positive ou négative, grâce à un service web”.
Aussitôt dit, Copilot s’exécute et recrache dix lignes de code pour le faire ! Cet exemple en particulier demandera encore un peu d’action humaine pour renseigner les détails de la requête Web. Mais la façon dont le travail a été prémâché est impressionnante. Si on extrapole, on peut même imaginer qu’une personne sans aucune compétence en la matière puisse programmer ainsi, de façon très organique, en s’adressant à son éditeur en français.
Et ce n’est pas tout. Un tel système permettrait même de rédiger son programme dans un autre langage, non maîtrisé. “C’est comme engager un interprète”, explique Harri Edwards d’OpenAI. À l’heure actuelle, Copilot fonctionne avec de nombreux langages mais se débrouille mieux en Python, JavaScript, TypeScript, Ruby, et Go.
Un système qui semble non seulement phénoménal, mais également très utile en pratique et immédiatement. Et si l’on en croit les retours de certains grands noms du digital, Copilot a de beaux jours devant lui. “Le premier jour, Copilot m’a déjà appris des nuances sur la comparaison d’objets en Java, et il est déjà aussi à l’aise avec notre architecture de base de données que je ne le suis. C’est de loin l’application du machine learning la plus hallucinante que j’ai vue à ce jour”, s’extasie Mike Krieger, co-fondateur d’Instagram mais surtout ingénieur en informatique réputé.
Un outil surpuissant mais imparfait
Mais comme à chaque fois que l’on parle d’IA, le tableau n’est pas entièrement rose. Puisqu’il se base sur du code humain, Copilot en intégrera forcément les biais et les défauts. Un aspect dont est consciente l’équipe, qui a tenu à couper l’herbe sous le pied des futures critiques. “Copilot pourrait parfois produire des résultats non désirés, biaisés, discriminatoires, ou blessants.” Des défauts en partie hérités de son “ancêtre” GPT-3; l’impressionnant générateur de texte qui avait appris en parcourant Internet… et qui s’était donc mis à cracher du contenu raciste, homophobe ou sexiste . Sauf qu’un outil capable de générer du code disposerait potentiellement de moyens d’action assez terrifiants, si on s’autorise une petite expérience de pensée dystopique…
Mais à condition de rester vigilant sur ces biais, Copilot pourrait bien devenir le nouveau compagnon d’une légion de développeurs. Si vous faites partie de ceux qui pourraient en bénéficier, vous pouvez vous inscrire sur la liste d’attente ici. La version commerciale, elle, devrait arriver dans les mois à venir.
Source: geek
1 Commentaire