Environ 500 nouveaux bacs à biodéchets seront disponibles dans les rues de Paris d’ici fin 2024, a annoncé jeudi la mairie de Paris qui ne généralisera pas la collecte à domicile, expérimentée depuis quelques années dans trois arrondissements de la capitale.
Ces bacs devront se trouver « à moins de trois minutes » à pied du domicile de « tous les Parisiens », a expliqué à l’AFP l’adjoint à la propreté et à la réduction des déchets, Antoine Guillou, jeudi en marge d’une présentation du dispositif à la presse.
Aux points de tri déjà existants, la mairie vise l’installation d’environ 500 poubelles dédiées uniquement aux biodéchets alimentaires d’ici la fin de l’année 2024.
Jusqu’ici, la capitale disposait depuis 2020 de 200 bornes présentes sur les marchés alimentaires, a indiqué Antoine Guillou.
La mairie met en revanche fin à la collecte à domicile spécifique de ces biodéchets: menée dans trois arrondissements (IIe, XIIe et XIXe) depuis 2017, l’expérimentation prendra fin en septembre.
Une décision justifiée par « les tonnages recueillis relativement faibles », expliquait Antoine Guillou à l’AFP en novembre.
Ces aménagements visent à répondre au cadre posé par la directive européenne de 2018 et la loi anti-gaspillage de 2020: celles-ci prévoient qu’une solution de collecte des restes alimentaires soit apportée partout en France d’ici au 1er janvier 2024.
Assurée par l’entreprise de recyclage Derichebourg, la collecte des déchets alimentaires sera effectuée « toutes les 48 heures », précise M. Guillou.
Les « dizaines puis centaines de milliers de tonnes » de déchets alimentaires collectées à Paris seront transformées en biométhane, injecté par la suite dans le réseau de gaz naturel, explique-t-il.
La mairie estime de « 25 à 30% » la part de matière organique dans les ordures ménagères des Parisiens, alors que la loi anti-gaspillage demande à les exclure des incinérateurs.
Les bacs à déchets alimentaires parisiens doivent être équipés de « sondes » et de « capteurs » afin de mesurer le taux de remplissage des bornes et « ajuster la fréquence de la collecte », indique M. Guillou.
Si la mairie ne se fixe pas d’objectifs quantitatifs pour la première année, Antoine Guillou insiste sur le fait qu’elle compte « communiquer très largement » afin de généraliser le tri des biodéchets.
A ces centaines de bacs à déchets alimentaires doit s’ajouter la généralisation des collectes de déchets des plus de 1.000 établissements publics de la ville de Paris.
Seuls ceux qui produisent plus de cinq tonnes de déchets par an, le plus souvent des crèches ou des cantines, sont actuellement concernés.
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