Le gouvernement irlandais fournit un hébergement à 100 000 personnes, dont 74 000 ont fui l’Ukraine. Mais, alors que les températures dégringolent en ce début d’hiver, le pays est à court d’hébergements d’urgence.
Des tentes et des sacs de couchage. Voilà ce que les hommes, demandeurs d’asile, ont reçu de la part du gouvernement. Plus 75 euros par semaine, et non plus seulement 38 euros. La priorité a été donnée aux femmes et aux enfants.
« C’est une blague, c’est une insulte de se voir donner une tente, s’indigne Lucky Khambule, du Mouvement des demandeurs d’asile en Irlande. Enfin, vous avez vu le temps ici en Irlande maintenant, comment survivre ?
C’est scandaleux !
Ils doivent être traités avec le respect qu’ils méritent. En faisant cela, le gouvernement alimente le discours de l’extrême droite, qu’ils ne veulent pas de ces personnes ici. »
Un afflux de demandeurs d’asile en 2022
À la lumière des émeutes d’il y a deux semaines, il y a aussi des craintes quant à la sécurité de ces ressortissants étrangers, contraints de dormir dans la rue. Et d’après Gail McElroy, professeure en sciences politiques à l’Université Trinity, ces positions anti-immigration sont alimentées par la pénurie immobilière en Irlande.
« C’est très difficile de trouver un logement à Dublin, explique-t-elle. Il y a eu un énorme afflux de personnes en 2022 : en 2021, il y avait moins de 10 000 demandeurs d’asile dans les centres d’accueil fournis par le gouvernement.
Et ce chiffre a augmenté de façon spectaculaire pour atteindre près de 100 000 en 2022 : ça créé des tensions extrêmes sur le système. »
Selon Roderic O’Gorman, ministre de l’Égalité, le gouvernement a acheté 37 nouveaux bâtiments pour remédier à l’urgence de cette situation.
rfi