Les Journées théâtrales de Carthage se sont achevées, avant-hier dimanche, à la Cité de la Culture de Tunis par la remise des prix. Et c’est la pièce koweitienne «Mute» de Sulayman Al Bassam qui remporte le Tanit d’or, le prix de la meilleure interprétation féminine et le prix du meilleur texte.
Les rideaux sont tombés sur la 24e édition des Journées théâtrales de Carthage (Jtc) avec le triomphe de Mute, une pièce koweitienne écrite par Sulayman Al Bassam. La pièce qui remporte le Tanit d’or, reçoit également le prix de la meilleure interprétation féminine pour Hala Omrane et la meilleure dramaturgie. Cette œuvre koweitienne a convaincu le jury par sa puissance évocatrice.
En effet, à partir de l’explosion du port de Beyrouth qui a causé la mort de centaines de personnes, le personnage principal, une chanteuse accompagnée par deux musiciens, partage ses questionnements sur le rôle et la place de l’artiste.
Shams, une pièce théâtrale venue du Maroc s’adjuge le Tanit d’argent tandis que La ferme, une des deux pièces tunisiennes en compétition, s’adjuge le Tanit de bronze ainsi que le prix d’interprétation masculine et le prix de la meilleure scénographie.
Cette année, le jury était présidé par le Marocain Wahid Essaafi.
«Les membres du jury, après avoir regardé les différentes pièces de théâtre qui concourent pour les prix de cette édition et après avoir discuté des œuvres, soulignent que le festival, qui vient d’atteindre ses 40 ans, a besoin de se renouveler lors de ses prochaines éditions, et ses comités de sélection et de programmation sont invités à être plus méticuleux et plus exigeants en ce qui concerne la qualité et de n’opter que pour les spectacles qui se distinguent par une grande maîtrise des arts dramatiques et par une esthétique innovante et créative, afin que les Journées théâtrales de Carthage restent un espace de convergence des diverses expériences arabes et africaines», l’appel est lancé par la Rwandaise Odile Katese, membre du jury, avec la Marocaine Naima Zitan et Pierre Abi Saab du Liban.
Selon la metteure en scène rwandaise, les spectacles proposés n’étaient pas tous du même niveau.
«Si on tient compte des moyens de production dans les pays d’origine, ils ne sont pas au même niveau.» Mais au final, le jury a pu rendre un palmarès en se basant sur les qualités esthétiques et techniques des spectacles, sur la qualité de la scénographie et le jeu d’acteur. Les prix de la meilleure interprétation masculine et de la meilleure scénographie sont allés au Tunisien, Ghazi Zaghbani, pour La Ferme.
Par ailleurs, le Prix Néjiba Hamrouni pour la liberté d’expression est revenu à Godzilla, Le phénomène de Aous Ben Brahim avec une mention spéciale pour Rouheb de Mouayad Ghazouani et Le dîner des chiens de Youssef Mars. Le prix Théâtre de la liberté a été remporté par Voyage de la Prison de Borj Erroumi suivi de Ni divorcé ni en stand-by de la Prison de Mahdia et Le partenariat un fardeau de la prison de Messaadine-Sousse.
Comme à l’ouverture, la cérémonie de clôture des Jtc s’est faite sans sa partie folklorique.
A la place, l’expression d’un soutien fervent et populaire au Peuple palestinien. Tunis, la capitale tunisienne, s’étant parée des couleurs palestiniennes. Déjà le matin du dimanche, des centaines de personnes avaient marché vers l’avenue Bourguiba, brandissant des drapeaux palestiniens. Les mêmes que l’on retrouvait dans la salle de l’opéra de Tunis. Et les intermèdes musicaux portaient aussi sur le même thème.
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