Le chef de l’Etat congolais multiplie les communications autour du vaccin AstraZeneca. Après deux déclarations au mois de juin, Félix Tshisekedi, a, au cours d’une conférence de presse, déclaré qu’il avait raison de ne pas se faire vacciner. Cette nouvelle communication pourrait fragiliser à nouveau la campagne de vaccination, alors que le pays fait face à la troisième vague et prépare la diversification des vaccins.
« J’ai eu raison de ne pas me faire vacciner à l’AstraZeneca. D’ailleurs je n’étais pas convaincu », a indiqué Félix Tshisekedi, lors d’une interview exclusive accordée à deux chaînes congolaises (RTNC et Top Congo). Cette nouvelle communication renforce les doutes et la méfiance autour d’une campagne de vaccination qui ne fait pas bonne presse dans l’opinion, alors que le pays fait face à la troisième vague.
Une vaccination sur fond du tâtonnement ?
En bon narrateur, Félix Tshisekedi, a au cours de cet entretien, relevé que : « nous étions prêts à lancer la campagne de vaccination. La veille, j’ai vu cette information (inefficacité d’AstraZeneca, ndlr) à la télévision d’abord puis dans les réseaux sociaux. J’ai transféré cette information au ministre pour lui dire attention, demain nous lançons la campagne de vaccination mais regardez ce qui se passe en Europe. Tous ces pays scandinaves de l’Europe de l’Ouest avaient pris la décision de suspendre AstraZeneca. Ils estimaient que ce n’était pas efficace. A fortiori, nous qui avions bénéficié de ce produit, on ne pouvait qu’aller dans le même sens ».
En effet, ces propos montrent le laxisme avec lequel cette campagne est menée, si l’on s’en tient à la communication de l’ancien ministre de la Santé, Eteni Longondo qui, lors du lancement de la campagne, a soutenu, dans un ton perspicace que : « Après des études en Europe, et après d’autres études et analyses ici chez nous, par notre comité scientifique (…) nous sommes arrivés à la conclusion selon laquelle les avantages, les bénéfices du vaccin AstraZeneca sont plus nombreux que les effets secondaires signalés ».
Ainsi, le moins que l’on puisse dire est que, si la communication du chef de l’Etat se limite sur le vaccin « AstraZeneca », dans le fond elle entache la suite de la fameuse campagne de vaccination en République Démocratique du Congo, en dépit d’une perspective de diversification des vaccins.
Source: afrik