Covid-19, maladies cardiovasculaires, cancers : la mortalité des Français évolue

De quoi meurt-on en France ? Deux études parues ce mardi 19 décembre 2023 sur les décès en 2021 montrent que le Covid-19 a pesé. La mortalité par cancer diminue, celle des maladies cardiovasculaires ou liées à l’alimentation est repartie à la hausse.

Deux études détaillées des causes de décès des Français en 2021 sont publiées ce mardi 19 décembre dans le Bulletin épidémiologique Hebdomadaire et par la Direction des statistiques (Drees).

Les tendances qu’elles relèvent sont confirmées par les premières estimations de 2022, avec une nouvelle augmentation des décès (environ 675 000 contre 660 168 en 2021 et 667 497 en 2020).

L’héritage du Covid-19

Les décès liés à la pandémie avaient bien entendu explosé en 2020. Le Covid-19 est resté la troisième cause de décès en 2021, avec une part croissante d’hommes, un âge moins élevé qu’en 2020, et un important tribut dans les départements d’Outre-Mer (où la proportion de personnes vaccinées est bien plus faible qu’en métropole).

Le Covid serait encore la cause de 42 000 décès en 2022 (après 69 249 en 2020 et 60 895 en 2021). Les autres maladies respiratoires, dont la grippe, qui avaient fortement diminué, sont revenues avec le relâchement des gestes barrière.

Les cancers, première cause mais en baisse

Les cancers restent la première cause de mortalité en France. Près d’un quart des décès totaux. Les décès liés aux cancers diminuent depuis 2015, notamment en raison des progrès thérapeutiques.

Deux exceptions : les cancers du pancréas et les mélanomes. Une tendance commune à d’autres pays, qui s’est poursuivie en 2021 et 2022.

Le fardeau des maladies cardiovasculaires ne diminue plus

Deuxième cause de décès (un décès sur cinq), et première chez les plus de 85 ans, les maladies du système circulatoire ont augmenté en 2021 (+ 2,21 %), alors qu’elles diminuaient avant la pandémie.

Les maladies (en partie) liées à l’alimentation en hausse

Les décès liés aux maladies de l’appareil digestif, endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques avaient augmenté en 2021 (23 844 décès et environ 26 000 en 2022). Une tendance entamée en 2020, pour le diabète « sucré », qui représente la moitié de ces décès, alors qu’une baisse était enregistrée avant la crise sanitaire.

Ces inversions de tendance, également observées dans d’autres pays (Italie, États-Unis…) pourraient être des « effets indirects de l’épidémie de Covid », soulignent les auteurs : retards de prise en charge, isolement social, séquelles du Covid…

Les « causes externes »

40 904 personnes sont décédées pour des « causes externes ». Essentiellement des accidents (70,7 %) ou des suicides (21,9 %) en 2021. Les trois quarts des décès par suicide concernent les hommes.

ouest-france

You may like