Dans la grande famille des volcans, il y a les actifs, ceux qui dorment et ceux qui n’ont pas montré de signe d’activité depuis 10 000 ans. Ces derniers sont considérés comme éteints et donc sans risque. Une nouvelle étude montre que certains volcans sont pourtant capables de se réveiller après de très longues phases de sommeil et qu’il ne faudrait pas sous-estimer le danger qu’ils représentent…
Qu’ils appartiennent à un lointain passé ou à une histoire plus récente, les volcans jalonnent nos paysages, passant parfois même inaperçus.
Car si les silhouettes encore affûtées des volcans de la chaîne des Puys restent bien identifiables, ce n’est pas forcément le cas d’autres volcans inactifs depuis plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’années.
Les flancs boisés ou couverts de champs cultivés et l’ancien cratère désormais occupé par un lac hautement fréquenté en été ne doivent en effet pas faire oublier le passé tumultueux de l’endroit.
Si nombre de ces vieux volcans sont définitivement éteints et ne présentent désormais plus aucun danger, d’autres s’avèrent être simplement plongés dans un long sommeil. Et leur réveil peut être relativement brutal et violent. C’est ce qu’explique une nouvelle étude publiée dans la revue Contributions to Mineralogy and Petrology.
Volcan éteint ou seulement plongé dans un long sommeil ?
Une équipe de chercheurs s’est en effet intéressée au volcan Ciomadul, situé dans le centre-est de la Roumanie, dans la région des Carpathes. L’histoire éruptive de ce volcan commence il y a environ 1 million d’années. La grande partie de son édifice aurait toutefois été érigée entre 650 000 et 500 000 ans. La dernière éruption date d’il y a environ 30 000 ans, ce qui désigne ce volcan comme officiellement éteint.
On considère en effet qu’un volcan n’est plus actif si sa dernière éruption remonte à plus de 10 000 ans. Mais avons-nous réellement le recul nécessaire pour affirmer que ces « vieux » volcans ne présentent plus de danger ?
Le cas du Ciomadul est l’exemple typique qui montre que les choses ne sont pas aussi simples qu’on le souhaiterait.
Certains signes indiquent en effet que le Ciomadul ne serait pas totalement éteint, mais seulement plongé dans un profond sommeil.
Sources chaudes, émissions de gaz et gradient géothermique élevé posent la question de l’état réel du volcan. Il est d’ailleurs aujourd’hui considéré comme « potentiellement actif ». L’étude de son activité passée révèle ainsi qu’il vaudrait mieux se méfier de ce gros dormeur.
De longues phases de sommeil et des réveils brutaux
L’activité du Ciomadul semble en effet caractérisée par de nombreuses phases de sommeil relativement longues. Des pauses ayant duré de plusieurs dizaines de milliers d’années à plus de 100 000 ans ! Mais, à chaque fois, le volcan s’est bel et bien réveillé. Il y a 56 000 ans, une violente éruption explosive s’est ainsi produite après une période calme de plus de 30 000 ans. Les scientifiques ont essayé de comprendre les causes de ce regain d’activité particulièrement violent.
L’analyse de la composition chimique des roches volcaniques, produites durant cette phase d’activité explosive qui a duré 26 000 ans, a permis d’établir l’architecture du réservoir magmatique de ce volcan, et de comprendre les processus qui ont mené à ce type d’éruption après une si longue pause.
Les résultats montrent que ce comportement explosif serait associé à une recharge soudaine en magma « frais » chaud et chargé en eau provenant de niveaux profonds. La réactivation du Ciomadul serait ainsi intervenue très rapidement, en quelques semaines ou mois.
Cette étude révèle l’importance de prêter attention aux volcans actuellement en sommeil, même ceux dont la dernière éruption remonte à plus de 10 000 ans.
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