Honneur aux aînés : le mythique stade Yves-du-Manoir de Colombes, au nord-ouest de Paris, est le premier site livré en vue des Jeux olympiques, où sont prévus les tournois de hockey sur gazon, un siècle après avoir été au cœur des JO de 1924.
Situé entre des immeubles de 15 étages et une autoroute, le stade Yves-du-Manoir de Colombes était un endroit hors du temps qui a conservé un petit bâtiment surnommé « pesage », relique de ce qui fut aussi un hippodrome au début du XXe siècle.
L’enceinte a eu droit à un coup de jeune.
Après deux ans de travaux, la clé du nouveau complexe a été remise symboliquement lundi 18 décembre au propriétaire, le conseil départemental des Hauts-de-Seine.
L’enveloppe finale de 101 millions d’euros – contre 94 millions estimés au départ des travaux – a permis la mise aux normes de la tribune historique, d’une capacité de 6 000 places, et la construction d’une nouvelle tribune séparée de 1 000 places, ainsi que d’un vaste bâtiment de vestiaires et bureaux.
Finale de Mondial
Pendant les JO (26 juillet – 11 août), les deux tribunes, renforcées par des tribunes provisoires, donneront chacune sur un terrain de compétition de hockey sur gazon.
Ces tribunes provisoires, qui seront installées entre février et avril, porteront l’ensemble à 13 500 places, a précisé Édouard Donnelly, directeur exécutif des opérations du comité d’organisation (Cojo), qui attend « 300 000 spectateurs sur la quinzaine » de jours de compétition.
Avec 12 équipes par tournoi – masculin et féminin -, environ 400 athlètes de ce sport « très populaire en Inde, pays le plus peuplé au monde », viendront en découdre à Colombes, ce qui en fera un « site très important au-delà de son aspect historique », a souligné Édouard Donnelly.
Car Yves-du-Manoir, qui porte le nom d’un joueur de rugby du Racing Club de France, le club historique du stade, décédé en 1928 aux commandes de son avion, est d’abord un lieu mythique du sport français et la principale enceinte des Jeux olympiques de 1924.
Le stade a alors été le cadre des courses épiques des athlètes britanniques Harold Abrahams et Eric Liddell, immortalisées dans le film aux quatre Oscars « Les Chariots de feu » (1981) sur la musique de Vangelis.
Agrandi juste avant la Seconde Guerre mondiale pour accueillir 60 000 spectateurs et recevoir la finale de la Coupe du monde de 1938, il a vu se disputer 42 finales de Coupe de France et 79 matches de l’équipe de France de football.
Mais l’inauguration en 1972 du Parc des Princes nouvelle mouture a signé son déclin et trois de ses quatre tribunes furent rasées à la fin du XXe siècle.
À la fin des années 2000, le retour au premier plan du Racing avait fait naître l’espoir d’un nouveau projet d’ampleur, mais le club de rugby a finalement opté pour la construction d’une salle fermée polyvalente, La Défense Arena.
Paris-2024 « dans les temps »
Yves-du-Manoir « avait besoin de travaux. Les JO ont été l’occasion de totalement rénover ce stade », a retracé le président du conseil départemental Georges Siffredi, « fier et heureux » que le stade rencontre « un nouveau destin olympique ».
Et que l’ensemble hétérogène, qui deviendra après les Jeux le siège de la Fédération française de hockey, tout en conservant ses activités football et rugby, soit le « premier équipement des JO a être livré en temps et heure, mais également avec un petit peu d’avance ».
« Tous les sites sont dans les temps et vont être inaugurés petit à petit dans le premier trimestre 2024 », a assuré Édouard Donnelly pour le Cojo.
Des trois principaux ouvrages olympiques livrés par la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques) pour les JO de Paris, l’Arena de la Porte de la Chapelle doit être la première livrée, en janvier 2024, avec quelques mois de retard.
La remise des clés du village olympique doit avoir lieu fin février. Quant au centre aquatique olympique (CAO), la Solideo table désormais sur la fin mars.
AFP