Au Cameroun, la ville de Tokombéré, dans le département du Mayo Sawa dans l’Extrême-Nord du pays a été l’objet lundi et mardi d’affrontements entre population et forces de l’ordre. Des émeutes consécutives à une grogne des résidents de la ville contre leur maire. Depuis, cette petite commune a vu affluer gendarmes et policiers en renfort et vit sous une certaine tension.
Selon diverses sources à Tokombéré, cette irruption soudaine de colère est consécutive à un chapelet de griefs des résidents de la commune à l’encontre du maire. Il lui serait reproché de s’accaparer indûment les terres des villageois, de détourner les projets de développement au profit de son seul village ou encore de prioriser les entrepreneurs étrangers à la commune dans l’exécution des marchés publics.
Le point culminant de ce ras-le-bol a été la journée de mardi. Des centaines de jeunes de la commune ont tenté de prendre d’assaut le bâtiment abritant les services de la mairie. Et la réponse des autorités de la ville a été énergique.
Selon plusieurs témoins, les gendarmes, après avoir vainement essayé de repousser les manifestants avec l’usage des gaz lacrymogènes, ont ouvert le feu. Le bilan, non clairement certifié, fait état d’au moins deux morts. Selon d’autres sources, il pourrait être de six, voire huit victimes, et de nombreux blessés.
Le sous-préfet de la localité, Jean Jaurès Medjo, a confié à L’oeil du Sahel que les manifestants réclamaient la démission du maire, en situation de désamour complet avec ses administrés. L’autorité administrative, face à l’insistance des manifestants, leur a conseillé de garder patience au moins jusqu’à la tenue des prochaines élections municipales. En attendant, la ville de Tokombéré vit sous haute surveillance policière.
RFI