Le président du Bénin a dit « prendre acte » des changements de pouvoir. Les sanctions imposées par la communauté internationale au Niger notamment pèsent lourd sur l’économie de son pays.
Lors de son discours annuel à la nation devant l’Assemblée nationale prononcé ce 21 décembre, Patrice Talon a déclaré vouloir « rétablir rapidement les relations » entre le Bénin et ses voisins qui ont connu des coups d’État. Le président béninois a affirmé qu’il y avait « un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point et prendre acte », évoquant notamment le Niger où le président Bazoum a été renversé en juillet.
Face aux putschistes, les stratégies contraires de Patrice Talon et de Faure Gnassingbé
« Prendre acte requiert que nos interlocuteurs jouent leur partition en exprimant clairement leurs intentions, mais aussi leurs attentes auprès de la communauté internationale », a précisé Patrice Talon devant les députés. « La balle est dans le camp des autorités de fait, qui doivent donner des gages », a-t-il ajouté.
Lourdes conséquences
Les sanctions de la communauté internationale et de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à l’encontre du Niger ont de lourdes conséquences économiques pour le Bénin, du fait de la fermeture des frontières entre les deux pays.
Le Bénin enregistre notamment une baisse de ses revenus portuaires, à la suite de l’arrêt du transit de marchandises vers le Niger via ses ports.
L’oléoduc géant reliant le sud-est du Niger à la côte béninoise, censé permettre à partir de janvier la commercialisation du brut nigérien sur le marché international, est aussi un sujet de préoccupation pour les deux pays. Le Niger en attend une augmentation de ses recettes pétrolières et le Bénin, la perception de droits de transit, compensant les recettes douanières perdues du fait des sanctions.
Comment la Cedeao a enterré l’option d’une intervention militaire au Niger
La Cedeao a ouvert la voie le 10 décembre à un allègement de ses sanctions à l’encontre du Niger, en le conditionnant à une « transition courte » avant un retour des civils au pouvoir. La multiplication des régimes militaires fait craindre à l’organisation une déstabilisation régionale.
Le retrait de l’armée française du Sahel a renforcé les craintes de voir l’instabilité s’étendre aux États du golfe de Guinée. Ce, alors qu’en Sierra Leone et en Guinée-Bissau ont eu lieu récemment des événements présentés par les autorités comme des tentatives de coup d’État.
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