L’habitat, premier facteur de diminution des espaces naturels

15 000 hectares de terres agricoles ou forestières sont transformés chaque année en zones urbanisées, soit 1,5 fois la superficie de Paris.

Selon une étude de l’Insee, environ 300 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers ont été transformés en espaces urbanisés entre 2009 et 2021 ; 67,5 % l’ont été pour le développement de l’habitat et 25,5 % pour celui de l’activité économique. Cette surface représente 0,5 % du territoire national.

De 2009 à 2011, le rythme annuel de reconversion s’est établi à 20 000 hectares avant de diminuer jusqu’en 2015.

Depuis, la surface d’espaces naturels transformés en espaces urbanisés avoisine 15 000 hectares par an, ce qui correspond « à une fois et demie la superficie de la ville de Paris », note l’Insee. La loi climat et résilience prévoit de diminuer le rythme par deux au cours de la prochaine décennie par rapport à la précédente.

Hausse des logements vacants
La construction de résidences principales est de loin le premier déterminant de l’utilisation d’espaces naturels pour l’habitat et en explique à elle seule les deux tiers (66,3 %). Elle-même trouve son origine – à parts égales – dans deux facteurs.

D’un côté, la hausse de la population (+ 4,2 % au cours de la dernière décennie), qui implique la construction de logements supplémentaires ; de l’autre, la diminution de la taille moyenne des ménages (2,19 personnes par ménage en 2019, contre 2,28 en 2009), qui nécessite d’augmenter le nombre de résidences principales pour loger le même nombre de personnes.

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La transformation d’espaces naturels en lieux résidentiels est également indirectement liée, à hauteur de 19,4 %, selon l’Insee, à la hausse du nombre de logements vacants (+ 31 % en dix ans), ces logements anciens qui ne répondent « plus aux attentes de la population, soit du fait de leur localisation, soit du fait de leurs caractéristiques telles que leur niveau de confort ».

Le facteur des logements vacants explique même plus de 35 % de la reconversion d’espaces naturels en habitations dans le Centre-Val de Loire, la Bourgogne-Franche-Comté et l’ouest de la région Grand Est.

Enfin, le développement des résidences secondaires (+ 13 % entre 2009 et 2019), contribue aussi à diminuer la surface des espaces naturels, agricoles et forestiers. « Néanmoins, relève l’Insee, cette influence est moindre (11,4 % de la consommation d’espace liée à l’habitat) que celle de la progression du nombre de logements vacants. »

lepoint

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