Féministes et élus de gauche s’insurgent après les propos de Macron sur Depardieu

Après les mots du chef de l’État sur le cas de l’acteur accusé de viol, l’indignation règne à gauche et dans les associations féministes.

Emmanuel Macron a dénoncé, mercredi 20 décembre, une « chasse à l’homme » contre Gérard Depardieu après la diffusion d’un documentaire sur France 2. « Il y a une chose dans laquelle vous ne me verrez jamais, ce sont les chasses à l’homme. Je déteste ça », a lancé le président de la République dans l’émission C à vous sur France 5.

L’acteur est notamment visé par deux plaintes en France pour viol et agression sexuelle, et mis en examen dans l’un des deux cas.

Des accusations qu’il réfute. Le président de la République s’est dit « grand admirateur de Gérard Depardieu […], un immense acteur ». « Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier […], il rend fière la France », a poursuivi le locataire de l’Élysée.

« Rien ne va dans les propos du président »
Ces propos ont fait fortement réagir à gauche et dans les associations de défense des femmes. Olivier Faure, le patron du PS, a ainsi écrit sur les réseaux sociaux : « Les violences faites aux femmes, grande cause du quinquennat… Ce président ne croit à rien de ce qu’il annonce, quels que soient les sujets. »

Contacté par BFMTV, le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a estimé que « la réaction du président de la République vise à faire de Gérard Depardieu une victime alors qu’il est accusé et qu’on a vu des images extrêmement gênantes », jugeant cela « très choquant ».

« Les mots d’Emmanuel Macron au sujet de Depardieu sont encore une fois une insulte au mouvement de libération de la parole des victimes de violences sexuelles », a également taclé la députée écologiste Sandrine Rousseau. « Emmanuel Macron a dit de Gérald Darmanin, au moment où il a été nommé au ministère de l’Intérieur, qu’il avait discuté “d’homme à homme” et qu’il était confiant. On voit bien la rhétorique qu’il y a derrière, c’est une rhétorique masculiniste et, à la fin, c’est une rhétorique d’agresseur », a-t-elle dénoncé sur RTL.

Sophie Bussière, porte-parole des écologistes, a dépeint un président de la République « promoteur en chef de la culture du viol ». Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, a aussi fait part de son ressentiment : « Rien ne va dans les propos du président en ce qui concerne Depardieu. Je n’ai pas assez d’un tweet pour dire à quel point c’est indigne, abject pour les victimes et anachronique. »

lepoint

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