À 61 ans, Tidjane Thiam a été élu avec 96,5% des voix vendredi 22 décembre dans la soirée, à la tête du PDCI, au cours d’un congrès qui s’est tenu à Yamoussoukro. Il succède donc à Henri Konan Bédié, décédé le 1er août dernier.
Tidjane Thiam est originaire du centre du pays. Il fait partie des petits-neveux de Félix Houphouët Boigny, premier président de la république de Côte d’Ivoire. Il a fait sa scolarité dans le cursus ivoirien : au Nid de Cocody, puis au lycée classique d’Abidjan.
Brillant élève, il part étudier en France : il est le premier Ivoirien à intégrer Polytechnique, rappelle notre envoyée spéciale à Yamoussoukro, Bineta Diagne. Major de l’école des Mines en 1986, il passe ensuite quelques années dans le cabinet McKinsey.
De retour au pays, Tidjane Thiam est nommé à la Direction de contrôle des Grands Travaux de 1994 à 1999. En 1998, il est même nommé ministre du Plan. Il lance de vastes chantiers pour structurer la capitale économique, comme l’extension du port d’Abidjan, l’aéroport ou encore la centrale d’Azito. Tidjane Thiam est ensuite nommé ministre du Plan, poste qu’il occupe pendant une année. En 1999, un coup d’État renverse le régime. Pour Tidjane Thiam c’est un « choc » : « les coups d’État sont néfastes » commente-t-il avec du recul.
Une volonté de gestion collégiale du parti
Tidjane Thiam se concentre ensuite sur sa carrière dans le secteur privé et se forge une crédibilité sur le plan international. Il a travaillé pendant 15 ans chez l’assureur britannique Prudential en tant que directeur financier puis directeur général. À la tête du Crédit Suisse à partir de 2015, il engage une vaste restructuration de l’entreprise pour redresser la banque suisse en moins de cinq ans. À distance, il maintient un lien discret avec le PDCI, à travers son frère aîné, Abdel Aziz.
Tidjane Thiam « a contribué financièrement à chaque grand événement du PDCI et est resté proche de Bédié », assure un cadre du parti.
Avec cette élection, il devient le troisième président élu de l’histoire du PDCI, fondé en 1946, après Félix Houphouët Boigny et Henri Konan Bédié. Fraîchement élu à la tête du PDCI, Tidjane Thiam veut adopter une démarche « plus inclusive » et il espère ainsi appliquer une gestion collégiale des affaires du parti.
« Nous sommes une famille et dans une famille, chaque voix compte.
Nous sommes une équipe et notre réussite dépendra de notre collaboration et de notre détermination commune. Dans les mois et les années à venir, je m’engage à travailler en étroite collaboration avec vous en favorisant la transparence, la démocratie interne et le respect mutuel, déclare le président nouvellement élu. Nous avons besoin de tout le monde et nous ferons appel à tout le monde. »
RFI.