L’élevage d’escargots géants, une activité lucrative en Côte d’Ivoire

L’élevage d’escargots géants est une nouvelle filière en plein boom notamment en En Côte d’Ivoire. Ces cinq dernières années, plusieurs fermes d’élevage ont ouvert leurs portes, essentiellement dans les zones humides. Cette activité s’avère particulièrement lucrative.

Un reportage réalisé par nos confrères de Radios France internationale (RFI) dans une ferme d’élevage, à Azaguié, à 40 km au nord d’Abidjan a fait état que, dans un bâtiment en briques, des bâches en plastiques font office de mur. À l’intérieur, on peut voir plusieurs bacs, recouvert d’une grille. Dans ces bacs, des milliers d’escargots vivent sous des feuilles. Jean-Noël Akessé les arrose une fois à deux fois par jour, selon la saison. « En ce moment, j’en ai 4 000 et ils se reproduisent vite, indique-t-il.

Nous voulons recréer l’environnement naturel de l’escargot : il n’aime pas le soleil et vit dans les milieux humides. »

À l’origine, Jean-Noël Akessé est commerçant. Il s’est reconverti dans cette filière par pragmatisme : l’élevage d’escargot nécessite peu d’investissements et rapporte gros. « Je fais la vente par trimestres. Je vends environ une tonne d’escargots et elle me rapporte 300 000 francs CFA [environ 450 euros].

À l’année, ça revient à 12 millions de francs CFA [approximativement 18 000 euros] », a rapporté à RFI l’éleveur.

Bernus Bleu fait partie des pionniers dans cette filière. Cet ingénieur mise sur les produits dérivés de l’escargot. Son entreprise fabrique notamment des savons et des gels douche à partir de la bave d’escargot. « On peut vendre la coquille de l’escargot, qui est une composante de l’alimentation du bétail, explique-t-il.

La bave de l’escargot peut servir aux produits cosmétiques.

Ces produits dérivés sont achetés par des industriels, comme des fabricants de savons parallèles par exemple. Les industriels qui fabriquent les produits cosmétiques achètent la bave et nous achetons l’escargot vivant directement auprès des éleveurs ».

Une filière en pleine expansion depuis cinq ans

La Côte d’Ivoire produit en moyenne 250 tonnes d’escargots géant par mois. Cependant, la filière doit encore se structurer davantage afin de pouvoir répondre à la demande sur l’international. « D’abord, il n’y a pas suffisamment de production au niveau de la bave d’escargot pour qu’elle puisse être exportée.

Ensuite, il y a la question des normes.

Le projet va travailler à ce que l’on puisse accroître la production de bave, améliorer les normes de production et aussi la législation », a expliqué Christian Alla, le coordonnateur d’un projet d’appui des élevages en développement au ministère des Ressources Animales.

Ce responsable entend continuer de mettre l’accent sur la formation afin d’aboutir à un label ivoirien, pour mieux exporter les produits dérivés de cette filière.

RFI

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