« Visionnaire », « bâtisseur »… hommages internationaux à Jacques Delors

Les dirigeants européens et internationaux ont rendu ces dernières heures un vibrant hommage à Jacques Delors, ancien ministre français de l’Économie et président de la Commission européenne, décédé mercredi à l’âge de 98 ans. Tous décrivent un homme politique visionnaire et un grand bâtisseur de l’Union européenne.

Les dirigeants de l’Union européenne (UE), et certains responsables nationaux, ont salué en Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne décédé, mercredi 27 décembre, à l’âge de 98 ans, un « bâtisseur » de l’Europe.

Ce fut « un visionnaire qui a rendu notre Europe plus forte » et dont « l’œuvre (…) a façonné des générations entières d’Européens », a réagi sur X (ex-Twitter) l’actuelle présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

« L’œuvre de sa vie est une Union européenne unie, dynamique et prospère (…) Honorons son héritage en renouvelant sans cesse notre Europe », a ajouté la responsable allemande.

Antony Blinken a lui aussi salué un « visionnaire ». Il « a transformé l’Europe en servant inlassablement l’idée d’une Europe unie et libre », a ajouté le secrétaire d’État américain, soulignant continuer « à croire en cette vision et en la force de notre lien transatlantique ».

Jacques Delors est « entré dans l’histoire comme l’un des bâtisseurs de notre Europe », a salué de son côté le président du Conseil européen, Charles Michel, en qualifiant l’ancien ministre de « grand Français et grand Européen ».

Il « a conduit la transformation de la Communauté économique européenne vers une véritable Union fondée sur des valeurs humanistes et appuyée sur un marché unique et une monnaie unique », a ajouté l’homme politique belge.

« Ses réussites furent nombreuses »
Depuis Bruxelles où il dirigea la Commission de 1985 à 1995, Jacques Delors a façonné les contours de l’Europe contemporaine : Acte unique européen et mise en place du marché unique, accords de Schengen, lancement du programme Erasmus d’échanges étudiants, mise en chantier de l’Union économique et monétaire qui aboutira à l’euro…

« Ses réussites furent nombreuses », a déclaré la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, citant « le chemin qu’il avait façonné vers la création d’une monnaie commune, l’euro ».

La présidente du Parlement européen, l’Italienne Roberta Metsola, et le chef de la diplomatie de l’UE, l’Espagnol Josep Borrell, ont chacun salué en Jacques Delors un « géant ».

« Des générations d’Européens continueront de bénéficier de son héritage », a estimé Roberta Metsola. « Il entre ainsi dans le Panthéon des grands que l’Europe a produit et dont nous nous devons d’assumer l’héritage », a écrit Josep Borrell.

De Paris, le président français, Emmanuel Macron, a rendu hommage à l' »inépuisable artisan de notre Europe » : « son engagement, son idéal et sa droiture nous inspireront toujours ».

De Berlin, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a salué un « visionnaire devenu un architecte de l’UE telle que nous la connaissons aujourd’hui ». « Il est de notre responsabilité de poursuivre aujourd’hui son travail pour le bien de l’Europe », a-t-il ajouté.

« Sans lui, l’Europe ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui »
Parmi les autres dirigeants de pays européens, le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a évoqué « un père fondateur ». « Son projet pour une union plus forte et sûre reste d´une énorme actualité pour l’Europe de demain », a poursuivi le responsable libéral.

Son homologue espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, a écrit que Jacques Delors « a toujours cru en une Europe unie, ouverte et prospère. Il a travaillé pour faire, de ce que beaucoup pensaient impossible, une réalité ».

« Sans lui, l’Europe ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Nous poursuivrons son héritage pour consolider les avancées et les progrès de l’Union », a-t-il assuré.

En Italie, c’est le chef de la diplomatie, Antonio Tajani, du parti Forza Italia, qui a réagi le premier, en déplorant sur X la disparition d’une « personnalité qui a montré, sur la base des valeurs chrétiennes, le chemin du renforcement de l’Europe ».

L’ancien Premier ministre italien Enrico Letta, actuel président de l’Institut Jacques Delors, a lui rendu hommage à « la force de son autorité morale » et à « son combat pour l’intégration » européenne.

AFP

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