La pneumonie acquise à l’hôpital (ou nosocomiale) est l’infection associée aux soins de santé la plus grave et la plus courante, mais les données disponibles sur les stratégies de prévention sont limitées. Deux épidémiologistes américains se sont demandés si un brossage quotidien des dents chez les patients hospitalisés était associé à une prévention efficace contre la pneumonie nosocomiale.
Si les hôpitaux tentent de limiter la propagation des agents pathogènes, 5 à 10 % des patients hospitalisés contractent une infection (appelée « nosocomiale ») au cours de leur séjour. Une méta-analyse de 15 essais cliniques révèle que quelque chose d’aussi simple que le brossage des dents pourrait faire une grande différence dans la prévention contre les infections nosocomiales.
Brosser les dents des patients ventilés
La recherche publiée dans JAMA Internal Medicine associe un brossage des dents quotidien (au moins deux fois par jour) des patients hospitalisés à un taux de pneumonie nosocomiale plus faible par rapport au rinçage de la bouche avec des antiseptiques ou du sérum physiologique. Ce résultat concerne les patients sous assistance respiratoire, qui se sont fait brosser les dents par le personnel.
Aucun effet significatif n’a été trouvé chez les autres patients, ce qui pourrait s’expliquer par le fait que la très grande majorité des plus de 2.700 patients de l’étude bénéficiaient de l’assistance respiratoire.
Les auteurs notent que la pneumonie acquise à l’hôpital sans ventilation concerne tout de même une hospitalisation sur 200.
Le brossage des dents était également associé à une réduction du temps de ventilation nécessaire, à une durée de séjour plus courte en unité de soins intensifs et à une mortalité plus faible dans cette même unité, par rapport à l’utilisation d’antibiotiques.
D’après Rupak Datta, un épidémiologiste hospitalier qui n’a pas participé à la recherche, « l’analyse présente des données convaincantes qui renforcent l’idée que le brossage des dents de routine est un élément essentiel des soins standard pour les patients ventilés. »
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