En 130 000 ans, une espèce d’oiseaux sur neuf a disparu, soit environ 1 400 espèces, le double de ce que les scientifiques pensaient il y a encore peu de temps. Sans surprise, la présence humaine est la principale raison de cet effondrement massif de la biodiversité. Mais la disparition la plus importante des oiseaux n’a pas eu lieu récemment.
Cependant, le plus fort taux de disparition des oiseaux ne s’est pas produit récemment : la plupart des oiseaux n’ont pas disparu à l’époque moderne, mais au XIVe siècle. Telles sont les conclusions d’une étude publiée dans Nature Communications après l’analyse de fossiles. Pourquoi ?
Tout simplement parce que les migrations humaines ont bouleversé des écosystèmes qui étaient auparavant vierges.
LES MIGRATIONS HUMAINES ONT PROVOQUÉ UN EFFONDREMENT DES POPULATIONS D’OISEAUX, CONDUISANT À LA DISPARITION DE PLUS DE 1 000 ESPÈCES.
Des zones comme Hawaï, les Açores et le royaume de Tonga étaient des paradis écologiques juste avant l’arrivée des humains. Mais leur introduction dans ces territoires remplis d’oiseaux a été synonyme de déforestation, de chasse à outrance et d’introduction d’espèces invasives ou d’espèces domestiques dommageables pour la biodiversité (rats, chiens, cochons…). De nombreuses espèces d’oiseaux n’ont pas survécu, et l’effondrement des populations d’oiseaux s’est évidemment poursuivi après les années 1500.
Une autre période de disparition massive des oiseaux a été identifiée par les chercheurs : celle du IXe siècle avant Jésus Christ, au moment de l’arrivée des humains sur les îles de l’ouest du Pacifique, comme les îles Fidji, les îles Mariannes et les Canaries.
DES PARADIS SAUVAGES COMME HAWAÏ ONT VU DISPARAÎTRE DE NOMBREUSES ESPÈCES D’OISEAUX APRÈS L’ARRIVÉE DES PREMIERS HUMAINS.
1 430 espèces déjà éteintes et 700 autres en danger
Sur un total de 1 430 espèces d’oiseaux disparus depuis le Pléistocène, les chercheurs du centre britannique pour l’écologie et l’hydrologie estiment que seules 50 se sont éteintes naturellement, indépendamment de la présence humaine.
Cette disparition a eu des conséquences importantes sur le reste des êtres vivants du même écosystème : la chaîne du vivant a été brisée et a entraînée la mort d’autres espèces végétales et animales qui dépendaient de certaines espèces d’oiseaux. 700 autres espèces d’oiseaux sont actuellement menacées de disparaître d’ici quelques centaines d’années, selon les auteurs de l’étude.
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