Au Niger, s’adapter aux frontières fermées

A Gaya, au Niger, la fermeture de la frontière avec le Bénin contraint de nombreux habitants à changer d’activité pour réussir à s’en sortir.

Les sanctions de la Cédéao à l’encontre du Niger ont de lourdes conséquences économiques pour le Bénin (Photo d’illustration)Image : JOEL SAGET/AFP
C’est l’une des conséquences des sanctions prises par la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la Cédéao. Certains Nigériens ne peuvent plus se rendre au Bénin voisin en raison de la fermeture de la frontière entre ce pays et le Niger. Une situation difficile pour les jeunes de Gaya, une ville nigérienne proche du Bénin.

Elle constitue une importante porte d’entrée et de sortie entre les deux pays. Gaya est même devenue un vaste parking pour les véhicules de transport.

En effet, les bus qui transitaient pour quelques minutes avant de se rendre au Bénin voisin, depuis la fermeture des frontières terrestres, chargent et déchargent leurs passagers à Gaya, ce qui rend le trafic plus dense. Cette fermeture imposée par la Cédéao en réponse au coup d’Etat militaire au Niger, a eu un impact sur la population de Gaya.

S’adapter à la nouvelle donne
Mamadou Yassambou, conducteur de poids lourds redevenu conducteur de taxi moto raconte qu’il « transporte des balles de friperies sur ma moto pour livrer aux clients, et je peux gagner 1500 voire 2000 francs jours, c’est mieux que le grand tour ».

Cette adaptation à la nouvelle situation vise à ne pas tomber dans l’oisiveté, affirme la jeune Sahara Mahamadou, qui a ouvert son restaurant à la rive du fleuve.

Il explique que « c’est par crainte de souffrir que j’ai ouvert ce restaurant, je fais une recette journalière de 15000 francs CFA ».

Changer d’activité
Oumarou est cultivateur mais se retrouve aujourd’hui docker : « Depuis la fermeture des frontières, je suis devenu docker ; je peux gagner 10000 francs CFA par jour au début mais aujourd’hui rares sont ceux qui gagnent au-delà de 2000 francs CFA. »

Malgré cette résilience, tous sont impatients de voir la Cédéao lever ces sanctions, notamment la fermeture des frontières.

« C’est vraiment triste, les pauvres souffrent, rien que ce matin, une dame paniquée a voulu refuser de monter à bord de la pirogue, il a fallu qu’on lui bande les yeux », se désole Sahara.

Vaste pays sans littoral, le Niger importe une bonne partie de ses produits via le port de Cotonou. Et la fermeture des frontières entre les deux pays rend difficile la circulation des personnes et des biens, impactant du coup l’économie locale.

AFP

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