L’exécutif a décidé de prendre les devants pour protéger les consommateurs de ce procédé qui consiste à réduire la quantité des produits tout en maintenant le prix, voire en l’augmentant. Un projet d’arrêté prévoit ainsi de rendre obligatoire l’étiquetage.
Les consommateurs seront-ils l’année prochaine mieux informés sur les quantités que contiennent les paquets qu’ils achètent ? Le gouvernement souhaite en effet plus de transparence sur les pratiques de « shrinkflation » auxquelles de nombreux industriels de l’agroalimentaire sont désormais coutumiers.
En quoi consiste-t-elle ? À réduire les volumes d’un produit dans son paquet tout en maintenant le prix, voire en l’augmentant.
Une manœuvre commerciale certes légale, mais qui suscite l’indignation des ménages, qui subissent déjà depuis plus d’un an une forte inflation des prix sur les produits de grande consommation.
« C’est une arnaque, c’est scandaleux, s’était même emporté Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, le 7 septembre dernier au micro de France Info. En gros, vous en avez moins et vous payez plus cher. Cette pratique se multiplie, or nous ne sommes pas là pour remplir les poches des géants industriels. »
L’exécutif vient donc de notifier à la Commission européenne un projet d’arrêté qui prévoit d’imposer aux distributeurs (et non aux industriels eux-mêmes) d’ajouter sur les paquets un avertissement, lorsque cette pratique est avérée.
Carrefour le fait déjà
« Si la Commission ne fait aucun commentaire sur le projet notifié, alors la publication au Journal officiel pourra avoir lieu à la fin du mois de mars 2024, nous précise le cabinet d’Olivia Grégoire, la ministre déléguée au Commerce, confirmant ainsi une information de BFM. Les distributeurs eux-mêmes ont régulièrement dénoncé cette pratique et certains, comme Carrefour, ont même mis en place un affichage clair pour informer les consommateurs des changements que certains produits pouvaient subir. »
Cet avertissement pourrait prendre la forme d’une étiquette par exemple, accolée « directement sur l’emballage », ou « attachée ou placée à proximité du produit », sur laquelle sera clairement mentionnée la réduction de poids.
Le client pourra ainsi y lire, avec des caractères « de la même taille que celle utilisée pour l’indication du prix du produit », le fait que « la quantité vendue est passée de tant à tant », en précisant – en pourcentages ou en valeur réelle – l’augmentation de prix.
En cas de non-respect de cette nouvelle réglementation, les distributeurs s’exposeront à « une amende administrative dont le montant pourra atteindre 3 000 euros pour une personne physique et 15 000 euros pour une personne morale », précise le projet d’arrêté. Les supérettes et petits commerces d’alimentation générale de proximité ne seront en revanche pas concernés.
leparisien