L’herpès, ou plus exactement l’Herpès Simplex Virus (HSV), est une maladie virale pouvant affecter la peau et les muqueuses. Chaque épisode infectieux, c’est-à-dire lorsque le virus se réveille temporairement, est appelé « poussée d’herpès ». La fatigue, le stress ou encore le Soleil sont des facteurs déclencheurs connus de la maladie. On distingue 2 types de virus : le HSV-1 et le HSV-2.
Définition et symptômes
Qu’est-ce que l’herpès ?
L’herpès labial (et génital) à HSV-1
L’infection à HSV-1 est courante et présente partout dans le monde. Généralement, ces infections extrêmement contagieuses sont contractées durant l’enfance et perdurent tout au long de la vie. Elles touchent majoritairement l’intérieur ou le pourtour de la bouche, cependant une petite proportion d’infections génitales à HSV-1 existe.
En 2016, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) estimait à 3,7 milliards le nombre d’individus de moins de 50 ans touchés par l’herpès de type 1. C’est en Afrique que le nombre de cas d’infections était le plus important.
Concernant l’infection génitale à HSV-1, l’OMS évaluait entre 122 et 192 millions le nombre de personnes âgées de 15 à 49 ans concernées par la maladie. A noter, qu’en Afrique, l’herpès génital se manifeste surtout chez les enfants au lieu des adultes, avant le début de l’activité sexuelle.
Le virus est transmis par contact direct des muqueuses buccales provoquant alors une infection oro-faciale ou labiale. Il peut également être à l’origine d’un herpès génital à l’occasion de rapports oro-génitaux. Plus rarement, une mère peut transmettre un herpès génital à son enfant durant l’accouchement.
L’herpès génital à HSV-2
Dans le monde, l’infection à HSV-2 est fréquente. Elle se transmet par voie sexuelle et engendre un herpès génital. Le HSV-2 est même la première cause d’herpès génital, et l’infection perdure toute la vie.
Selon l’OMS, l’herpès génital à HSV-2 atteignait 491 millions de personnes dans le monde en 2016. Par ailleurs, plus de femmes, soit 313 millions, contre 178 millions d’hommes, étaient infectées.
La transmission de l’infection a lieu durant les rapports sexuels par contact avec les parties génitales infectées, la peau, les plaies et les sécrétions de l’individu infecté. Souvent, la contamination se produit alors qu’il n’y a aucune lésion ou symptôme visible et que la peau a un aspect normal.
Plus rarement, la mère peut contaminer son enfant lors de l’accouchement.
Quels sont les symptômes ?
L’herpès à HSV-1
L’herpès buccal est généralement asymptomatique (sans symptôme), si bien que les porteurs de l’infection ignorent souvent leur état. Les lésions de l’infection à HSV-1 sont couramment appelées « boutons de fièvre », ce sont de petites plaies ouvertes et douloureuses à l’intérieur ou autour de la bouche. Avant l’apparition des lésions, les patients ressentent des picotements, des démangeaisons ou une sensation de brûlure autour de la bouche.
Après une première poussée d’herpès, les lésions peuvent réapparaître ponctuellement. La fréquence des récidives est très variable d’une personne à une autre.
L’herpès génital à HSV-1 peut passer inaperçue en raison de l’absence de symptôme ou bien se manifester par des lésions vésiculaires ou ulcéreuses génitales ou anales. Les récidives sont rares mais possibles.
L’infection peut également avoir un impact psychologique non négligeable sur les patients, entraînant alors une altération de leur qualité de vie. Ils doivent notamment faire face, en plus des symptômes gênants, à la stigmatisation et au jugement social de leurs pairs. Par ailleurs, l’herpès génital peut impacter les relations sexuelles.
Chez certaines personnes plus fragiles, notamment les immunodéprimés (déficit immunitaire), les symptômes de l’herpès peuvent être plus graves et les récidives plus fréquentes.
Des encéphalites ou kératites (infections oculaires) peuvent être observées dans de rares cas.
L’herpès néonatal, transmis au nouveau-né par sa mère lors de l’accouchement, est rare : 10 accouchements sur 100 000 dans le monde. Cependant, il peut provoquer le décès du nourrisson ou des troubles neurologiques. Le risque est le plus élevé lorsque la femme enceinte contracte pour la première fois un herpès vers le terme de la grossesse.
L’herpès à HSV-2
L’herpès génital est très souvent asymptomatique ou déclenche des symptômes bénins qui n’alertent pas la personne. Ainsi, la plupart des individus porteurs du virus ignorent leur état. Seulement 10 à 20% des patients ayant une infection à HSV-2 rapportent avoir eu un diagnostic d’herpès génital.
Lorsqu’il y a des symptômes, l’infection se traduit par des lésions vésiculaires ou ulcéreuses (autrement dit des plaies ouvertes) dans la région génitale ou anale. Souvent de la fièvre, des douleurs et une inflammation des ganglions voisins sont associés.
Les récidives sont fréquentes, cependant les symptômes sont moins sévères et la fréquence de survenue des poussées décroît avec le temps. Avant l’apparition des ulcères génitaux, les patients peuvent ressentir des picotements ou sensations d’élancement dans les jambes, les hanches ou les fesses.
Une interaction entre le virus HSV-2 et celui du VIH a été démontrée.
Ainsi, une infection à HSV-2 multiplie pratiquement par 3 le risque de contracter une infection VIH. Par ailleurs, les personnes porteuses des deux virus ont plus de risque de transmettre le VIH. Le HSV-2 est présent chez 60 à 90% des individus séropositifs pour le VIH.
Les patients porteurs du VIH ou immunodéprimés présentent des symptômes plus sévères lors d’infection au HSV-2 et les récidives sont plus fréquentes.
A un stade avancé de l’infection VIH, la présence d’un herpès à HSV-2 peut provoquer la survenue de complications graves, par exemple une méningo-encéphalite, une hépatite ou une pneumonie, etc.
Diagnostic et traitement
Comment est posé le diagnostic de l’herpès ?
Un examen médical chez le médecin traitant suffit pour diagnostiquer l’herpès.
Quelques fois, des prélèvements au niveau des lésions peuvent être nécessaires afin de confirmer la présence du virus.
Quels sont les traitements disponibles ?
L’infection est traitée par un médicament antiviral (par exemple l’aciclovir) par voie orale. Il permet de réduire la gravité et la fréquence des symptômes sans toutefois guérir l’herpès puisqu’il n’élimine pas les virus « dormants » susceptibles de se réactiver. Lors d’une première infection, ce traitement peut être associé à un antalgique pour apaiser la douleur.
Le HSV-1 est le plus contagieux lors des poussées avec symptômes, cependant, il peut également se transmettre en l’absence de symptôme ou lésion.
Ainsi, lors de lésions oro-faciales, il faut éviter, et cela, jusqu’à disparition des symptômes :
- Tout contact buccal avec autrui ;
- Le partage des objets en contact avec la salive ;
- Les rapports sexuels oro-génitaux.
Le préservatif correctement utilisé peut prévenir la propagation d’un herpès génital. Il n’empêche cependant pas la transmission à partir des lésions des zones non couvertes par le préservatif.
La circoncision médicale peut être une option, assurant à l’homme une protection partielle à vie contre le HSV-2 (mais aussi le VIH et le papillomavirus).
Les femmes enceintes doivent alerter les professionnels de santé impliqués dans leur suivi de l’apparition de symptômes. Il est primordial de prévenir une nouvelle infection, d’autant plus en fin de grossesse où le risque pour l’enfant est le plus élevé.
santenet