C’est désormais officiel : avec 18,3°C, la base scientifique d’Esperanza détient le record de température pour tout le continent Antarctique.
Le 6 février 2020, à l’avant-poste scientifique Esperanza, le mercure a atteint des sommets avec une pointe à 18,3°C. L’Organisation Météorologique Mondiale vient d’homologuer ce record particulièrement hallucinant pour cette station perdue en plein Antarctique. Une confirmation qui a pris du temps, mais pour de bonnes raisons. Depuis la date de la mesure, un comité d’expert s’est attaché à vérifier qu’aucune anomalie de mesure n’a été enregistrée. Ils ont passé au peigne fin les différents instruments et vérifié l’exposition de la zone. Ils ont ainsi pu confirmer l’exactitude et la cohérence de ce chiffre. À noter également que ce record ne concerne que l’Antarctique continentale, et pas les îles avoisinantes, où le record atteint 19,8°C.
OMM a reconnu qu'un nouveau record de température avait été battu en #Antarctique. En effet, on a relevé 18,3 °Celsius à la station d'Esperanza (Argentine), le 6 février 2020 pic.twitter.com/qngyj8iTdq
— World Meteorological Organization (@WMO) July 1, 2021
“La vérification de ce record de température maximale est importante, car elle nous aide à nous faire une idée de la météo et du climat d’une des régions situées aux confins de la Terre “, explique Petteri Taalas, secrétaire général de l’organisation. “La péninsule Antarctique est l’une des régions de la planète qui se réchauffe le plus vite – presque 3 °C sur les 50 dernières années . Ce nouveau record de température est donc cohérent avec le changement climatique que nous observons.“
L’effet de foehn en cause
D’après l’OMM, ce phénomène serait dû à une arrivée d’air subtropical par un vent de nord-ouest. Or, la péninsule où se trouve la station Esperanza est une zone plutôt escarpée, propice à ce que l’on appelle un effet de foehn. Ce terme désigne un phénomène qui influe directement sur la température de l’air.
En effet, lorsqu’un vent rencontre un relief – comme celui d’Esperanza -, il s’élève pour en suivre la courbe. La température baisse, l’humidité augmente, et des pluies peuvent alors se former sur le versant ascendant. Mais ce qui est important pour ce record de température, c’est ce qui se passe de l’autre côté. En redescendant, l’air s’assèche et se réchauffe, augmentant du même coup la température avoisinante. C’est également un phénomène qui fait partie du paysage de nos régions françaises. Les résidents des Cévennes ou de la vallée du Rhône le connaissent bien. Ses conséquences sont toutefois moins inquiétantes à Avignon qu’à Esperanza…
Source: journaldugeek