Au Canada, le temps plus chaud qu’à l’accoutumée perturbe les activités en ce début d’hiver. Confrontés au manque de neige d’un bout à l’autre du pays, les touristes et la population doivent se résoudre à trouver de nouvelles activités pendant les vacances tandis que plusieurs prennent conscience de la réalité des changements climatiques.
Certains touristes mécontents pourraient poursuivre la ville de Québec pour fausse représentation météorologique. En effet, cette municipalité fait campagne à l’étranger pour ses paysages d’hiver exceptionnels. Or, plutôt que d’assister au ballet de romantiques flocons, ils ont plutôt subi plusieurs averses de pluie ces derniers jours.
En moyenne, à cette période, 25 centimètres de couvert blanc ornent le sol de la vieille-capitale, comme on surnomme Québec.
Mais pas cette année. Un coup dur aussi pour les Québécois tant la présence de la neige appartient à l’imaginaire lié au temps des fêtes, que ce soit dans les chansons ou les histoires et anecdotes liées à ce moment de l’année. Comme à Montréal et dans les régions plus froides du Québec, on pourrait qualifier ce début d’hiver comme la saison du « il n’y a pas ». Pas de neige au sol ou pratiquement pas, pas de glace sur les lacs et les rivières.
Par conséquent, les patinoires demeurent fermées, sauf les rarissimes qui bénéficient d’installations réfrigérées où se concentre pléthore d’amateurs.
Même scénario pour les stations de ski. Un peu plus de la moitié des installations du Québec ont pu ouvrir : celles qui bénéficient de canons à neige. De plus, seulement quelques pistes sont accessibles. Le temps doux rend en effet difficile la fabrication de neige.
Un temps chaud inhabituel
Ce qui sort de l’ordinaire, c’est surtout le manque de neige dans les régions rurales du Nord et de l’Est du Québec. Depuis plusieurs décennies, on n’avait jamais vu un Noël sur gazon dans ces coins habituellement tout blancs à cette période. Selon les météorologues, une telle situation correspond aux prévisions en matière de changement climatiques
Des hivers s’étendant sur une période de plus en plus courte avec des grosses tempêtes de neige suivies de redoux qui transforment les précipitations en eau.
Cette situation exceptionnelle provoque d’ailleurs des accidents tragiques. Deux adolescents qui patinaient à proximité d’une rivière trop peu gelée pour supporter leur poids ont sombré dans les eaux glacées. Et une enfant a disparu dans un autre cours d’eau après avoir glissé.
Les autorités invitent la population à faire preuve de prudence avant de s’aventurer sur les lacs insuffisamment gelés.
Plusieurs régions ont retardé l’ouverture de la pêche sous la glace par exemple. On sent que ce temps inhabituel pèse sur le moral de celles et de ceux qui attendent cette période pour pratiquer les sports d’hiver. Les autres, qui détestent le temps froid, apprécient de pouvoir marcher dans des rues presque sans neige et sans glace sans être habillés comme des astronautes pour affronter le froid.
ap
