Tirs de la police au Bangladesh lors d’élections législatives boycottées par l’opposition

Les électeurs du Bangladesh votent dimanche pour des législatives assurées d’offrir un cinquième mandat à la Première ministre Sheikh Hasina qui a qualifié le principal parti d’opposition du pays d' »organisation terroriste ». Des policiers ont tiré pour disperser une manifestation, sans faire de blessés.

Le scrutin est boycotté par le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), principale force d’opposition, qui dénonce « un simulacre d’élection » et par d’autres partis, décimés ces derniers mois par une vague massive d’arrestations.

Les bureaux de vote du huitième pays le plus peuplé du monde, fermeront à 17H00 (13H00 en Suisse) et les résultats sont attendus vers minuit.

Dans l’est du pays, à Chittagong, des policiers ont tiré, sans faire de blessés, pour disperser une soixantaine de militants de l’opposition qui avaient érigé un barrage routier pour protester contre le scrutin, ont indiqué les autorités de la ville portuaire.

Faible participation
« Le BNP est une organisation terroriste », a déclaré dimanche Sheikh Hasina aux journalistes après avoir voté dans la capitale Dacca. « Je fais de mon mieux pour garantir que la démocratie perdure dans ce pays », a-t-elle assuré en promettant des élections « libres et équitables ».

Son parti, la Ligue Awami, n’a pratiquement pas d’adversaires dans les circonscriptions qu’elle brigue. Mais elle a omis de présenter des candidats dans quelques-unes d’entre elles, apparemment pour éviter que le Parlement monocaméral ne soit considéré comme l’instrument d’un parti unique.

Les premières indications suggéraient une faible participation. Deux heures après le début du vote, seules 111 personnes avaient voté sur les quelque 4200 inscrites dans un bureau de vote de l’ouest de Dacca, selon le responsable du bureau.

Violations des droits humains
Certains électeurs affirment avoir été menacés de confiscation de leurs cartes d’allocations gouvernementales, nécessaires pour obtenir des prestations sociales, s’ils refusaient de voter pour la Ligue Awami.

Ils ont dit que puisque le gouvernement nous nourrit, nous devons voter pour lui

Lal Mia, électrice dans le district de Faridpur
« Ils m’ont dit qu’ils me la confisqueraient si je ne votais pas », a déclaré Lal Mia, 64 ans, qui vote dans le district de Faridpur, dans le centre du pays. « Ils ont dit que puisque le gouvernement nous nourrit, nous devons voter pour lui ».

Le pays autrefois en proie à une extrême pauvreté a connu une croissance accélérée sous la direction de Sheikh Hasina. Mais son gouvernement a également été accusé de violations des droits humains systématiques et d’une répression impitoyable de l’opposition.

ats/asch

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